C'est la maison de la culture Abdelkader Alloula qui abritera durant 6 jours (du 06 au 11 février) le Festival culturel international de musique « samaâ soufi », organisé dans le cadre de la manifestation de 2011 «Tlemcen, capitale de la culture islamique». La tradition musulmane a toujours associé étroitement la musique et la transe, plus particulièrement dans les confréries soufies. Les soufis ont développé deux cérémonies associant la musique à leur quête spirituelle : le samaâ et le dhikr. Le choix de cette thématique se justifie par le fait que le soufisme, en tant que réalité culturelle essentielle, reste encore méconnu, et sera peu à peu redécouvert en tant que patrimoine culturel algérien et dans le monde musulman, souligne-t-on. Le samaâ fait partie des pratiques spirituelles du soufisme, parmi lesquelles on trouve notamment le dhikr (invocation des noms divins), la lecture du Coran, la récitation de prières sur le Prophète Mohammed (QSSL). Les séances de samaâ constituent une modalité particulière de l'invocation divine au sein des confréries soufies. Les poésies mystiques chantées dans le samaâ associent les thèmes de l'amant et de l'aimé, de l'ivresse spirituelle, de la nostalgie de la séparation de l'être bien aimé ou encore de notre divine essence. Ces états intérieurs accentués par la danse sont les effets de l'ivresse spirituelle qui se traduit par une sensation de submersion et un oubli de soi-même, dont l'aboutissement est l'extinction dans la présence divine. Ainsi, l'audition mystique agit-elle comme un remède pour les âmes et une nourriture pour les cœurs. Il faut savoir que le samaâ a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO le 16 novembre 2010. Les concerts prévus lors de ces rencontres soufies seront animés par des solistes prestigieux (le Jordanien Ghassan Abou Khadra, entre autres) et des troupes venues d'Egypte, du Maroc, de Tunisie, d'Indonésie, d'Iraq, de Turquie, d'Oman, de Jordanie, de Grande-Bretagne, ainsi que des groupes algériens représentant Tlemcen, Béchar, Sétif, Ghardaïa, Constantine... A noter que ce festival, qui fait suite à sa «réplique» consacrée à l'inchad, devait se tenir en novembre dernier en marge du colloque international sur le soufisme (Les routes de la foi), mais qu'il a dû être décalé pour des raisons de commodité (surcharge du programme). Il convient d'indiquer que le commissaire en charge dudit festival n'est autre que le directeur de la culture de la wilaya de Sétif.