Avec ses 10 ailes, dont neuf de 16 étages, abritant 927 logements et plus de 7.500 habitants, la cité Mouloud Feraoun connue sous le nom cité Perret, située en plein centre-ville, est une véritable ville concentrée dans une cité, mais qui mériterait plus d'attention de la part des responsables de la wilaya. Malgré les multiples cris de détresse des habitants, le cadre de vie de la cité ne cesse d'empirer. En plus de la dégradation des parties communes, la saleté est maîtresse des lieux dans cette cité. Avec l'incivisme de certains habitants, la cité croule sous les ordures. Le secteur urbain El Emir a désigné une équipe spéciale, déployée uniquement pour la cité Perret, mais cela n'est peut-être pas constaté sur le terrain. Le constat de jet d'ordures ménagères par les balcons sur la terrasse située en dessous, ainsi que le rejet d'eaux usées est toujours d'actualité. La cité Mouloud Feraoun a été choisie en 2009 comme cité pilote pour la préservation de l'environnement, mais cela n'a pas été le cas, puisque quelques semaines plus tard, c'était le retour à la case départ. Certains habitants sont pointés du doigt, ils n'hésitent pas à jeter des sacs d'ordures à tout moment et en dehors des bacs réservés à cet effet. Le spectacle est désolant à la vue de ces tas d'ordures, notamment sur les terrasses. L'image des eaux usées stagnées devant l'une des rentrées principales en est la preuve. Concernant le volet de la réhabilitation de la cité, celle-ci se trouve dans un état de dégradation avancé. Quand il pleut, la situation devient catastrophique, puisque l'étanchéité est carrément vétuste, les habitants, chacun à sa façon, évacuent les eaux. La crasse formant une épaisse couche sédimentée sur le parterre du grand passage, les eaux usées qui dégoulinent de partout, une humidité qui rend mal à l'aise, des caves inondées et devenues un vrai vivier de maladies, avec les rats qui en ont fait un lieu de prolifération. Et la liste est encore longue du délabrement porté à son extrême. Cette gigantesque construction date de l'année 1956. Après l'indépendance, passées sous la main des biens vacants, des ailes ont été affectées aux agents de l'ex-RTA, dont le siège et les antennes de transmission diffusaient à partir de ces tours et d'autres ailes vers la défunte DNC. Il y avait même des coopérants techniques étrangers qui y habitaient. Tous les appartements n'étaient pas occupés et d'après les témoignages recueillis, il faisait bon vivre. Après 1981, date de la cession des biens de l'Etat, c'est le laisser-aller total: chaque habitant se consacrera à son intérieur, laissant dépérir les parties communes. En 2007 et 2008, un projet de réhabilitation bénéficiera d'une enveloppe financière assez conséquente. Des travaux furent menés comme l'installation d'ascenseurs, le ravalement des façades, le renouvellement de la chaussée et l'éclairage nocturne à l'extérieur. Mais sur le terrain, rien n'est palpable. Pour la maintenance des ascenseurs, les habitants de chaque aile se débrouillent entre eux pour réparer les machines. Après avoir attendu, vainement, l'intervention des services concernés, les habitants de la cité viennent de lancer un nouvel appel en direction du wali d'Oran pour intervenir et mettre un terme au calvaire qu'ils endurent depuis plus d'une décennie. Pourtant, plusieurs cités mitoyennes ont été prises en charge. « Nous invitons les autorités locales à nous rendre visite pour constater de visu dans quelles conditions nous vivons. En tous les cas, nous ne cesserons pas de dénoncer cet état de fait, jusqu'à ce que des dispositions soient prises pour mettre un terme à notre calvaire », assurent les habitants de la cité.