Air Algérie se retrouve, plus que jamais, confrontée à la grogne de ses salariés puisque après les techniciens maintenance avions et les pilotes, c'est au tour des travailleurs au sol de monter au créneau. Dans son communiqué n°1, du 15 juillet 2018, la section «UGTA Dos» déplore l'attitude de la direction des opérations au sol qui, selon elle, ne communique pas. «Nous réalisons que I'effort de communication n'est qu'à sens unique, nous sommes face à un mutisme qui lègue place à I'ignorance et au non professionnalisme», indique le syndicat. Elle reproche, aussi, à sa tutelle de ne pas associer les partenaires sociaux « syndicat et comité de participation, deux entités incontournables et reconnues par les lois de la République », dans ses décisions « comme les lois en vigueur le stipulent». Le même document indique que le syndicat a été écarté et non associé dans la « désignation du personnel expatrié »; le « recrutement du personnel saisonnier » ; la «désignation du personnel mission Hadj à Djeddah» privilégiant un personnel CDD «au détriment du personnel qualifié avec plus de 25 ans d'expérience », explique la même source. Le communiqué de la section «UGTA Dos» ajoute que le partenaire social n'a pas été non plus associé aux promotions socio-professionnelles qu'il juge discriminatoires, marginalisant « cadres et hautes maîtrises », tout en dénonçant les «sanctions abusives, sans entretiens préalables » et une «augmentation du volume de travail sans rémunération additionnelle, dans des conditions enregistrant une absence totale du respect des normes d'hygiène, de santé et de sécurité ». Le syndicat des travailleurs au sol « décline toute responsabilité et dénonce les agissements de cette direction». En janvier dernier, le syndicat avait joint sa voix à celle des pilotes de ligne, des mécaniciens et du PNC pour mettre en garde « la direction générale d'un éventuel embrasement» après les sanctions infligées à l'encontre de leurs collègues PNC. Ces derniers avaient lancé un appel aux pouvoirs publics leur demandant d'intervenir en « urgence », afin de mettre fin « au massacre entamé par la direction générale actuelle, et ce depuis son arrivée, et qui risque de mener la compagnie à une situation de pourrissement générale ». Ils avaient aussi mis en garde « contre l'extension du conflit, à tous les secteurs de la compagnie », dénonçant « la violation du simple droit syndical » par la DG. En juin dernier, le syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) avait dénoncé, pour sa part, la suspension injustifiée des pilotes. Dans une note interne, datée du 7 juin dernier, le syndicat indique que des pilotes d'Air Algérie sont suspendus « sans motif signifié, officiellement ni respect des procédures légales de suspension adéquates à chaque type de problème». Il évoque, alors, un « abus de pouvoir » de leurs responsables coupables « de semer une atmosphère malsaine dans le quotidien des pilotes ». Le syndicat rappelle que « depuis plusieurs mois, l'application et le respect des procédures, dans notre compagnie, sortent de leur gabarit pour se vêtir de dénigrement» et déplore le « mutisme » de la direction des opérations aériennes ( DOA) face à ses «multiples interventions, dans le traitement de plusieurs dossiers concernant l'impartialité dont sont victimes nos pilotes ». Le 29 juillet prochain, le Syndicat national des techniciens maintenance avions (SNTMA) devrait théoriquement, entrer en grève, même si son préavis de grève déposé le 9 juillet dernier, a été rejeté par la justice.