La directive du Premier ministre adressée à l'administration des douanes algériennes de libérer toutes les marchandises bloquées dans les ports, particulièrement les kits CKD et SKD destinés aux usines de montage des véhicules, ne semble pas avoir rassuré les fabricants d'appareils électroménagers et électroniques. En effet, un groupe de sociétés spécialisées dans l'électroménager et l'électronique vient de tirer la sonnette d'alarme et d'annoncer une probable suspension de leurs activités dès le mois de décembre prochain. Le groupe a indiqué, dans un communiqué rendu public hier, que près de 40 usines de fabrication d'appareils électroménagers et électroniques risquaient en effet de cesser leurs activités au cours de cette période, à cause de l'obligation qui leur est faite de procéder au paiement à terme, un mode qui induit un surcoût de 7 à 10j lors de l'importation des pièces CKD/SKD, expliquant que cette suspension entraînerait la mise en congés forcé de plus de 40.000 travailleurs. Les fabricants ont également noté la mauvaise situation économique de la plupart des usines en raison de l'épuisement des stocks de matières premières. En mai dernier, une réunion du Conseil du gouvernement a été tenue pour viser la réduction de la facture annuelle d'importation des kits CKD/SKD destinés au montage des voitures touristiques ainsi que ceux destinés à la fabrication des produits électroménagers, électroniques et téléphones mobiles, avec le respect strict des cahiers des charges y afférents. Une décision qui a failli entraîner la fermeture de l'Eniem et la disparition de 1.700 postes de travail. Devant cette situation de mise en faillite, les pouvoirs publics ont libéré les licences d'importation des pièces détachées SKD. En effet, le ministère de l'Industrie qui a bloqué l'octroi de ces licences aux usines de montage a consenti à libérer celles de ce complexe industriel qui a mis ses employés en congé en juillet. A rappeler que les pièces détachées nécessaires à la fabrication des appareils électroménagers de l'Eniem ont été bloquées au port après la décision de suspendre l'attribution des licences pour l'importation des pièces CKD/SKD. Rappelons que le ministère de l'Industrie et des Mines avait indiqué qu'un nouveau décret et un cahier des charges étaient en cours de finalisation pour encadrer l'industrie de l'électroménager en Algérie. Ceci permettra, selon le ministère, aux entreprises de l'électroménager d'avoir de nouvelles perspectives et permettra aussi de mettre plus de rigueur dans l'obligation d'intégration favorisant le développement de la sous-traitance. Le même département avait procédé à l'installation d'un nouveau comité d'évaluation technique fin juillet dernier pour examiner les demandes d'avis technique des opérateurs pour l'assainissement de cette activité dans le respect du cadre réglementaire. Selon un communiqué du ministère, l'examen des dossiers des opérateurs s'est appuyé sur le niveau de production, leur taux d'intégration nationale ainsi que les moyens investis pour améliorer la production et le nombre d'ouvriers employés par ces usines.