On n'ose certainement pas le reconnaitre, mais les 140 pays réunis depuis jeudi à Dubaï dans le cadre de la COP28 sont face à un dilemme kafkaïen. Ils doivent trouver un accord pour limiter l'augmentation de la température mondiale à moins de deux degrés. Les énergies fossiles sont principalement en ligne de mire et autant affirmer que ceux qui en utilisent à outrance sont les premiers concernés. Le non-dit signifie qu'il leur est réclamé de se faire hara-kiri. Les énergies fossiles ont été une des principales sources du développement des puissances économiques et militaires de plusieurs Etats jusqu'à devenir un pilier fondamental de la civilisation. Charbon et pétrole ont été et sont toujours les armes et les têtes de pont des révolutions industrielles et technologiques et on se demande comment des pays qui en sont détenteurs pourraient-ils se plier avec docilité à s'en amputer. Décriés hier seulement, avec force, l'énergie nucléaire et le charbon reviennent au galop. A cette a priori inconséquence réclamée aujourd'hui s'ajoute l'imparable besoin des énergies fossiles indispensables pour certains d'entre eux qui n'ont que cette ressource pour exister. Il n'est donc pas aisé de trouver un terrain d'entente pour les négociateurs de la COP28 pour lutter contre l'effet de serre. Il n'est pas non plus évident que le sommet puisse déboucher sur des recommandations autres que celles prônées dans des sommets similaires antérieurs qui du reste n'ont pas abouti. Face à un danger planétaire réel, le débat continue à être miné par des données contradictoires dans lequel il est réclamé de scier le tronc d'arbre sur lequel on est assis. Pour preuve, et pour préserver leurs intérêts, les plus grands pollueurs de la planète ont l'air de rester agrippés dans leur continuité destructrice du monde. D'évidence, les crises et les conflits, les guerres et la recherche des prédominances ne sont pas des signes propices à la sagesse voulue.