Au 92e jour du génocide sioniste à Ghaza, le nombre de martyrs s'est élevé à 22.722 alors que le nombre de blessés a atteint 58.166, selon les chiffres du ministère de la Santé à Ghaza, rendu public samedi. Rien que pour les dernières 24h, «l'occupation israélienne a commis 12 massacres contre des familles dans la bande de Ghaza, faisant 122 martyrs et 256 blessés», a ajouté la même source. De son côté, le bureau des médias du gouvernement à Ghaza a précisé que le nombre de disparus sous les décombres est d'environ 7.000 martyrs, depuis le début de l'agression israélienne le 7 octobre 2023, ce qui porte le nombre total de martyrs, au 6 janvier 2024, à 29.722, dont plus de 10.000 enfants et 7.000 femmes, victimes des 1903 massacres commis par l'occupation sioniste contre des civils dans la bande de Ghaza. Les bombardements sionistes «ont mis hors service 30 hôpitaux, et détruit complètement 69.000 logements et partiellement 290.000 autres». Par ailleurs, selon le bureau des médias, les soldats de l'armée d'occupation «ont volé d'importantes sommes d'argent et de quantités d'or pour une valeur de 90 millions de shekels». Outre les détournements d'argent et d'or, les soldats d'occupation «ont exhumé 1.100 tombes dans le cimetière d'Al-Tuffah, à l'est de Ghaza, et volé 150 sépultures», a indiqué la même source. Dans son communiqué, le bureau des médias a ajouté que «l'occupation a répété ce crime à plusieurs reprises, le dernier étant la remise de 80 corps de martyrs qu'elle avait volés dans les gouvernorats de Ghaza et du nord de la bande assiégée, après les avoir mutilés». Par ailleurs, selon un correspondant d'Al Jazeera, l'armée d'occupation a arrêté hier des équipes de télévision, y compris celle de la chaîne qatarie, et les a empêchés de poursuivre leur travail d'information sur le génocide en cours à Ghaza. Pour rappel, depuis le 7 octobre 2023, environ 110 journalistes et professionnels des médias, ces témoins gênants, sont tombés en martyrs suite au ciblage systématique par l'armée israélienne. Des dizaines de martyrs ce samedi Plusieurs localités et villes de Ghaza ont subi d'intenses bombardements israéliens qui ont fait des dizaines de martyrs et de blessés. A Khan Younes, un correspondant d'Al Jazeera a affirmé que l'aviation sioniste a mené des raids intensifs sur cette ville du sud de la bande de Ghaza qui connaît, depuis plus d'un mois, de violents affrontements entre la résistance palestinienne et les soldats d'occupation qui tentent de pénétrer dans le centre-ville. Selon la chaîne Al-Aqsa le nombre de martyrs dans la ville de Khan Younes s'est élevé à 22 martyrs depuis l'aube de samedi au milieu de la journée. Au centre de la bande de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a également fait état de 25 martyrs et des dizaines de blessés dans un bombardement qui a ciblé plusieurs maisons à Deir Al-Balah, et dans les camps de réfugiés d'Al Bureij, d'Al Maghazi, et de Nuseirat. La résistance palestinienne dans ces localités, soumises depuis plus d'une semaine à d'importantes frappes aériennes, continue de faire face aux tentatives d'intrusion des troupes de l'occupation, portant aux troupes sionistes d'importantes pertes parmi les soldats et les blindés. Les bombardements continus, qui visent également les équipes de secours et les citoyens qui viennent en aide, ne permettent pas d'évacuer tous les martyrs et les blessés. Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré, samedi, que ses équipes avaient évacué 11 blessés du Complexe médical d'Al-Shifa, à l'ouest de la ville de Ghaza, en coordination avec la Croix-Rouge internationale. Martin Griffiths : «Ghaza est devenue inhabitable» Les habitants de Ghaza sont confrontés à des «niveaux d'insécurité alimentaire les plus élevés jamais enregistrés», a déclaré Martin Griffiths, le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, au Bureau de la coordination des Affaires humanitaires (OCHA). Dans un communiqué de presse publié vendredi, Griffiths constate que la bande assiégée est devenue «un lieu de mort et de désespoir». «L'espoir n'a jamais été aussi insaisissable», écrit Griffiths dans un rapport publié par le Bureau de la coordination des Affaires humanitaires de l'ONU, trois mois après le début de l'agression sioniste contre Ghaza. «Un désastre de santé publique se produit alors que les égouts débordent et que les maladies infectieuses se propagent dans les abris surpeuplés», poursuit Griffiths, précisant «qu'environ 180 femmes palestiniennes accouchent quotidiennement dans ce chaos». «Ghaza est tout simplement devenue inhabitable. Sa population est quotidiennement confrontée à des menaces qui pèsent sur son existence même, sous le regard du monde entier» a déclaré Griffiths. Griffiths a appelé à «protéger les civils et répondre à leurs besoins essentiels» et «à libérer immédiatement tous les otages». «Nous continuons d'exiger la fin immédiate de la guerre, non seulement pour la population de Ghaza et ses voisins menacés, mais pour les générations à venir qui n'oublieront jamais ces 90 jours d'enfer et d'attaques contre les préceptes les plus fondamentaux de l'humanité», a-t-il ajouté. «Cette guerre n'aurait jamais dû commencer. Mais il est grand temps qu'elle se termine», conclut Griffiths. Gemma Connell : «aucun endroit n'est sûr à Ghaza» De son côté, Gemma Connell, la chef d'équipe du bureau de l'OCHA à Ghaza, a déclaré, jeudi sur CNN, décrivant la situation dans la bande assiégée après trois mois d'agression sioniste : «au cours de ma carrière humanitaire, je n'ai jamais vu le niveau de souffrance, de désespoir et de privations que subissent les personnes qui traversent ce point de contrôle (Rafah, ndlr)». «Pas de nourriture, pas d'eau, très peu de fournitures médicales», la «souffrance est partout à Ghaza et aucun endroit n'est sûr pour les civils déplacés», a-t-elle déclaré pour détailler les conditions atroces qui règnent dans l'enclave. Des dizaines de milliers de personnes arrivant dans le sud de Ghaza «ont été déplacées non pas une fois, ni deux fois, mais six ou sept fois», a-t-elle ajouté. «Le fait que nous nous levions tous ici tous les jours pour essayer d'obtenir de l'aide est la preuve positive que nous ne traînons pas. Il y a de nombreux défis», a-t-elle affirmé, rappelant les multiples contrôles que doivent subir les camions d'aide et qui retardent énormément leur acheminement à Ghaza. «Ma plus grande crainte est que le monde ne considère pas les habitants de Ghaza comme les humains qu'ils sont. Et pourtant, chaque jour, c'est exactement ce que je vois : les humains de Ghaza et le bilan dévastateur et catastrophique de cette guerre contre les humains», a encore déclaré Mme Connell. Dans une précédente déclaration, la même responsable a condamné l'attaque israélienne qui a tué un bébé à l'hôpital Al Amal à Khan Younes. «Aucun enfant dans le monde ne devrait être tué, encore moins celui qui s'abrite sous l'emblème d'une organisation humanitaire», a déclaré mercredi dernier Gemma Connell qui a condamné l'attaque israélienne qui a tué cinq personnes, dont un nouveau-né, qui se réfugiaient à l'hôpital municipal d'El Ama,l à Khan Younes, administré par la Société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS). Hôpital Al-Shifa : Des blocs opératoires réhabilités Le ministère de la Santé, cité par Al Jazeera, a déclaré samedi avoir réussi «à faire fonctionner un certain nombre de salles d'opérations au Complexe médical d'Al-Shifa, à l'ouest de la ville de Ghaza». Selon Al Jazeera, il y a quelques jours, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé qu'elle avait réussi «à approvisionner l'hôpital Al-Shifa en carburant pour continuer à fournir des services de santé de base, des fournitures médicales et des médicaments». Pour rappel, les soldats de l'occupation ont occupé l'hôpital Al-Shifa pendant plusieurs semaines, arrêté son directeur, Khaled Abu Samra, ainsi qu'un certain nombre de médecins et de blessés, avant de détruire de grandes parties de l'établissement hospitalier, sous prétexte que le Hamas utilisait l'hôpital comme le «quartier général de ses opérations militaires», sans avoir jamais apporté de preuve. Par ailleurs, le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré sur X que de «nombreuses personnes amputées de Ghaza reçoivent des soins quelques jours après avoir été blessés, réduisant ainsi les chances de sauver leurs membres». «Les amputés ont besoin d'une physiothérapie et d'une réadaptation précoces, ainsi que de soins infirmiers appropriés, ainsi que d'une nutrition optimale et d'un soutien en matière de santé mentale des services essentiels qui ne sont actuellement pas disponibles, en raison du lourd tribut imposé aux établissements de santé pendant le conflit», écrit Ghebreyesus dans un Tweet. Ajoutant que l'Organisation s'efforce d'apporter des fournitures médicales à Ghaza, mais qu'«il en faut bien plus» que ce qu'il a été déjà acheminé jusqu'ici.