La surfacturation, un mode d'emploi. Les directeurs à tous les niveaux de responsabilité du groupe Sonelgaz sont informés de cette situation mais les choses n'ont toujours pas changé malgré les nombreux écrits soumis au PDG de Sonelgaz, au PDG de SDA et même au ministère de l'Energie. Les cadres ayant dénoncé cette fraude et ce vol généralisé ont rappelé l'existence de la circulaire n°7 de 2006 signée par le premier responsable du secteur où il a été évoqué la protection de toute personne qui dénonce des fraudes réelles et vérifiables. Les méthodes utilisées par Sonelgaz dans la surfacturation sont diverses. «Outre le gonflement des forfaits de consommation, les agents utilisent les tarifs de nuit pour facturer la consommation du jour. Une méthode qui permet de falsifier les ventes de Sonelgaz et n'intervient pas dans les chiffres d'affaires réalisés. Ils recourent aussi à la création de compteurs fictifs qu'ils incluent dans le calcul de la consommation.» D'autres méthodes sont réservées aux utilisateurs de la basse tension ou aux ménages. Pour surfacturer, les agents de Sonelgaz utilisent les PV de fraude comme moyen de chantage courant qui aboutissent souvent à un règlement à l'amiable alors que la loi prévoit un dépôt de plainte. Il existe aussi le système de gestion clientèle. Ce système concerne les clients absents qui se retrouvent avec des factures surprenantes grâce à l'utilisation du forfait système. Nos sources affirment que les pratiques de surfacturation sont utilisées par différentes sous-directions. La société de distribution d'Alger a vu son taux de perte augmenter de 8,1% durant le premier trimestre 2008 à 31% à la même période de 2009.A Boumerdès, le taux de perte a enregistré une hausse, passant de 1% en 2008 à 28,5% en 2009. A El Harrach, ce taux est passé de -11,4% à 19,1%, et de 3,5% à 26% à Belouizdad. Des taux qui dépassent celui des pertes techniques par effet Joule estimé à 7%.