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ANNIVERSAIRE DE LA NATIONALISATION DES HYDROCARBURES LE 24 FEVRIER 1971 : Réussir la transition énergétique, une urgence pour le développement économique du pays
Aujourd'hui mardi 24 février 2015, l'Algérie célèbre le 44ème anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures (décidée le 24 février 1971) à l'époque par le Président de la République feu Houari Boumediène, cette année dans un contexte très particulier marqué par une tension évidente due à la brutale chute des cours du pétrole et ainsi que la question de l'exploitation du gaz de schiste et la série de manifestations contestataires à In Salah. Le grand défi que devra relever notre pays pour les années à venir est certainement celui de la « transition énergétique» afin de pérenniser l'Indépendance vis-à-vis des ressources fossiles. Les deux grands axes d'orientation stratégique du secteur de l'énergie en Algérie présents sur la scène nationale de l'actualité à savoir la transition énergétique et l'exploitation du gaz de schiste pourrait paraître contradictoire de prime abord au vue de la nécessaire émergence des énergies renouvelables qui ont du mal «à trouver leur place» dans le mode de consommation des populations ainsi que dans les entreprises productives, tant la nature de ce gaz ‘'non conventionnel'' est classé comme énergie polluante et non renouvelable, surtout dans le contexte mondial actuel secoué par la fluctuation continuelle des cours du pétrole et ceux du gaz (ce dernier est indexé sur celui de l'or noir). Certes la date du 24 février 1971 est fondamentale pour l'économie nationale basée majoritairement sur la rente des hydrocarbures dont la nationalisation est venue conforter la souveraineté de l'Algérie, marquant la volonté des dirigeants de l'époque de récupérer leurs richesses naturelles et d'assurer pleinement le contrôle de leur exploitation, au delà de son caractère politique, cette décision historique a bouclé un long processus de préparation entamé pour la récupération des richesses naturelles (notamment du sous-sol) à travers notamment la nationalisation des mines en 1966. Le retour de la jouissance des hydrocarbures dans le giron du jeune Etat indépendant était, en fait, une des priorités inscrites dès 1963 à l'agenda des priorités politiques, économiques et diplomatiques de l'Algérie."Le recouvrement de la souveraineté nationale sur le secteur des hydrocarbures a ouvert de nouvelles opportunités pour le développement de l'économie nationale", a indiqué une fois le Ministre de l'Energie et des Mines Youcef Yousfi. En fait, l'histoire de l'industrie pétrolière et gazière algérienne remonte à la fin du 19ème siècle, avec les premières explorations en 1877, dans l'Ouest de l'Algérie, plus exactement dans la région d'Ain Zeft, près de Relizane. Depuis, le potentiel en hydrocarbures n'a cessé de montrer ses richesses, à travers son développement dans le Sahara, couronné par la découverte d'importants gisements d'hydrocarbures, notamment en 1956 des deux gisements géants d'Hassi Messaoud et HassiR'Mel. Pendant la période coloniale, des lois connues sous le nom de Code Pétrolier Saharien (CPS) ont été promulguées, pour une exploitation intensive des richesses pétrolières et gazières du sous-sol algérien. Dès le lendemain de l'indépendance du pays en 1962, le Gouvernement algérien commença à se donner les moyens de concrétiser sa pleine souveraineté sur ses ressources naturelles, par des négociations avec les compagnies étrangères exploitant les hydrocarbures d'une part, et la mise en place d'institutions nationales d'autre part, comme la création en 1963 de la compagnie nationale d'hydrocarbures «Sonatrach», puis de la Société Nationale de Recherche et d'Exploitation Minière (SONAREM) en 1968 après la nationalisation des mines, suivie par celle de la Société Nationale de l'Electricité et du Gaz (Sonelgaz) en 1969. Pour la préparation des cadres ingénieurs et techniciens supérieurs, deux importants instituts furent créés, il s'agit de l'Institut Algérien du Pétrole (IAP) et de l'Institut National des Hydrocarbures(INH). Un coup dur pour la France Cette mesure annoncée le 24 février 1971 avait été précédée d'autres de même nature telles que l'acquisition du réseau de distribution ou le transfert des intérêts détenus par les sociétés étrangères activant en Algérie. Le 24 février 1971, l'Algérie décide de prendre le contrôle de ses richesses pétrolières. Quinze ans auparavant, en 1956, la France avait découvert les champs pétrolifères de Hassi Messaoud et Edjeleh. Elle avait alors accepté de coopérer avec l'Algérie pour mettre en valeur les hydrocarbures du Sahara. En juillet 1965, cette coopération avait été redéfinie suite à l'arrivée au pouvoir de Boumediene. Après de longues négociations, un accord avait été trouvé qui prévoyait un maintien des concessions existantes à la condition que la France accepte de réinvestir en Algérie 50% des recettes tirées du pétrole algérien et renforce son effort de prospection. Six ans plus tard, et alors qu'aucune découverte importante n'est intervenue au Sahara, Alger décrète que cette convention n'a pas été respectée pour justifier la nationalisation des avoirs français. Dans les faits, Boumediene clamait depuis déjà plusieurs mois son désir d'une émancipation accrue des pays du Sud. « L'indépendance formelle n'est pas l'indépendance réelle », lançait-il. De surcroît, l'Algérie était devenu un membre actif de l'Opep, organisation regroupant depuis 1968 les pays arabes exportateurs de pétrole. Bien que prévisible, la décision de l'Algérie n'en est pas moins lourde de conséquences pour la France qui payait en francs les pétroles venus d'Algérie et était ainsi assurée de commandes de retour. L'instabilité des prix du pétrole ; le casse-tête du Gouvernement Depuis quelques mois, la chute du prix du pétrole est un sujet qui revient fréquemment dans les conversations en Algérie. À Calgary, l'analyste de la firme canadienne Turnstone Strategy, Gil Lawson, est convaincu que la grande offre à l'échelle internationale forcera les pétrolières à réduire la vitesse. « Tant qu'il n'y aura pas une réduction de la production, les prix du pétrole continueront de descendre », avertit-il. Certains géants énergétiques canadiens ont annoncé des réductions de leurs investissements ou encore de leur main-d'œuvre pour répondre au contexte économique. Au moment de sa mise à jour de janvier, l'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) prévoyait une réduction de la croissance de production pour les prochaines années. Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, dont c'était le dernier jour comme contrat de référence, a perdu 82 cents à 50,34 dollars le baril. Les prix du pétrole ont tenté un petit rebond à l'ouverture hier lundi 23 février 2015, mais se sont vite inclinés, pour la troisième séance de suite. On est un peu déçus du déclin assez limité de l'activité de forage aux Etats-Unis, a expliqué Bart Melek de Commodity Strategy TD Securities. Selon le décompte hebdomadaire du groupe parapétrolier Baker Hughes, le nombre de puits de forage en activité a baissé de 37 cette semaine, alors que les précédents déclins hebdomadaires tournaient autour de 90. Cela laisse penser que la baisse de la production américaine ne s'annonce pas particulièrement notable, a estimé Bart Melek. Certains analystes jugent que le marché accorde trop d'importance à cet indicateur. C'est le cas de Tim Evans de la banque Citi, pour qui le plus important, ce n'est pas de se demander quand l'offre pourrait se resserrer, c'est la hausse persistante de la production et des stocks aux Etats-Unis. En effet, le marché pétrolier continue à faire face à des réserves de brut à un niveau sans précédent depuis 1930 aux Etats-Unis, comme l'a encore montré jeudi le rapport hebdomadaire du département de l'Energie sur la question. Ces réserves ont bondi de près de huit millions de barils la semaine dernière, contribuant à faire douter le marché quant à un rebond durable des cours, qui ont perdu jusqu'à 60% entre juin et janvier, avant de se stabiliser. Cependant, le patron de Total (entreprise française de pétrole) ne voit pas les prix du pétrole baisser avant cet été : Les prix du pétrole, qui ont connu une chute fulgurante ces derniers mois, devraient "rester bas au moins jusqu'à l'été", avant de recommencer à grimper, a estimé le directeur général de Total, Patrick Pouyanné, dans un entretien à la presse allemande. "Je dirais qu'ils vont rester bas au moins jusqu'à l'été et, à plus long terme, recommencer à grimper", a déclaré Patrick Pouyanné au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), paru ce lundi 23 février 2015. L'exploitation progressive des champs pétrolifères fait chuter chaque année la demande globale de 3 à 4% et, "si les prix restent bas, les moyens (financiers) manquent pour de nouveaux projets capables de couvrir la demande", a expliqué le dirigeant, dont le groupe a annoncé mi-février une cure drastique après une forte baisse des résultats 2014, en partie causée par la dégringolade des cours du pétrole. Le président Abdelaziz Bouteflika a élargi à Moscou son offensive pour l'assainissement du marché du pétrole qui est à l'épreuve d'une dégringolade du cours du baril aux effets dévastateurs pour l'économie de beaucoup de pays producteurs. Le 19 février dernier, il a adressé à son homologue russe Vladimir Poutine un message que le Ministre de l'énergie Youcef Yousfi, dépêché à Moscou, à transmis au chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov, rapporte APS. À l'occasion, Yousfi et Lavrov se sont entretenus sur « les déséquilibres actuels qui caractérisent le marché international du pétrole, la chute des prix et ses impacts sur les économies des pays exportateurs membres et non membres de l'OPEP », selon un communiqué du Ministère de l'Energie et des Mines repris par APS.