Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, n'entend pas céder le terrain à ses adversaires politiques et plus particulièrement le FLN et les partis de la mouvance islamiste qui l'occupent sans réserve durant le Ramadhan. M.Ouyahia, qui a présidé une session ordinaire de Conseil de wilaya du RND à Boumerdes, a estimé que l'Algérie a les moyens de sortir de la situation actuelle, marquée par la chute des prix des hydrocarbures. Et de préciser que ce ne sera pas, par l'effet de quelques miracles, mais par la prise de mesures que l'Algérie doit prendre en toute souveraineté, faute de quoi elles lui seront dictées par le FMI. A propos de la fameuse règle 51/49 qui régit l'investissement étranger, Ahmed Ouyahia s'en fait l'avocat en citant des exemples de partenariat avec des étrangers qui ont donné des fruits, comme par exemple le partenariat SNVI/Mercedes. Pour Ouyahia, « ce sont les spéculateurs, les trafiquants de tous bords qui sont contre cette loi ». Ce n'est pas cette loi qui pose problème ajoute-t-il, mais la bureaucratie. Au sujet de la suppression de la retraite anticipée, le chef du RND défend la décision de la Tripartite tout en s'attaquant aux partis politiques et aux syndicats qu'il accuse de faire de la politique politicienne. Pour Ouyahia, cette forme de retraite met en péril les capacités financières de la Caisse des retraites. « C'est la CNAS qui est venue en aide à la CNR pour éviter les problèmes aux retraités », confiera-t-il en rappelant dans quel contexte historique est apparue cette forme de retraite, en vertu de l'ordonnance 971/13». Face à la nouvelle configuration politique du pays, Ahmed Ouyahia tente d'investir le terrain pour expliquer les enjeux et surtout les défis qui attendent le pays dans un contexte national et régional des plus fragiles. Néanmoins, l'ère des consensus étant, semble-t-il, révolue, Ouyahia comme tout autre candidat potentiel, ne pourrait plus compter sur un consensus au sein du pouvoir. Le FLN, qui était jusqu'à très récemment, «un allié stratégique» pour le RND, ne l'est plus. A l'évidence, le parti majoritaire a également ses propres ambitions dans les prochaines échéances électorales. Jusque-là, le FLN mène le jeu politique national. Les recommandations émises par le secrétaire général du parti, Amar Saâdani, notamment la mise en place d'un gouvernement politique et sa direction par la majorité parlementaire, sont traduites concrètement sur le terrain.