Ahmed Ouyahia apporte son soutien au gouvernement pour la révision de l'ordonnance 97/13 régissant la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d'âge. Lors d'une réunion tenue à huis clos avec les militants de son parti hier à Boumerdès, Ahmed Ouyahia a justifié la décision de la tripartite par les problèmes financiers que vit la CNR tout en critiquant des "gens et certains syndicalistes qui veulent exploiter cette situation pour faire la politique sur le dos des travailleurs". Il a expliqué que la CNR est déficitaire et qu'elle ne peut plus faire face. "C'est la Cnas qui est venue en aide à la CNR pour éviter les problèmes aux retraités", a-t-il indiqué, ajoutant que "l'ordonnance 97/13 a été promulguée dans une conjoncture particulière, à un moment où il ne fallait pas pénaliser les travailleurs et leurs familles, mais aujourd'hui, il n'y a pas de raison de la maintenir". M. Ouyahia s'attend à une refonte du système de retraite qui est le meilleur au monde en matière de protection des travailleurs. "Mais attendez-vous à l'augmentation de l'âge de départ à la retraite qui sera porté tôt ou tard à 63 ou 65 ans, et il faut plutôt expliquer aux gens que ces changements se font partout dans le monde", a-t-il souligné. Sur la règle 51/49 du code des investissements, Ahmed Ouyahia a révélé que c'est le président de la République qui a exigé son maintien. "Si cette règle émanait d'Ouyahia, elle aurait sauté depuis longtemps", ironise M. Ouyahia qui s'interroge, par ailleurs, à quoi cela sert-il de supprimer cette règle alors que le problème est ailleurs, notamment dans la bureaucratie et les salaires, a-t-il expliqué. Et de citer les exemples de partenariat établis avec cette règle comme la SNVI et Mercedes, qui, selon lui, ont donné de bons résultats. "Ceux qui sont contre cette règle sont des spéculateurs et des maquignons qui veulent profiter d'une ouverture sans limites", affirme-t-il, en précisant que l'Algérie a besoin, plutôt, de transfert de technologie et de formation. Le patron du RND cite les problèmes que rencontrent les investisseurs en illustrant ses propos par des données chiffrées. Selon lui, "sur 21 000 dossiers d'investissement examinés par les Calpiref, 9 000 ont été acceptés et seulement 2 000 ont pu obtenir un arrêté". Il considère, par ailleurs, la crise financière comme une aubaine pour le pays et pour le peuple. "Nous avons appris comment recouvrer les créances et comment accueillir un investisseur et lui faciliter la mission." "N'attendez plus un prix de pétrole à 100 dollars, il ne viendra plus", a-t-il expliqué, avant de donner la recette de son parti pour sortir de cette situation. Pour M. Ouyahia, il faut dire la vérité à la population, expliquer aux gens qu'il y a nécessité de revoir certaines choses. "De toute manière, si on ne prend pas les devants, c'est le FMI qui va faire le ménage à notre place, donc, il vaut mieux qu'on nettoie notre maison avec nos propres mains." Sur le plan organique, M. Ouyahia a demandé à ses militants de s'impliquer davantage dans la sensibilisation des citoyens en utilisant les réseaux sociaux. "Il faut désormais travailler avec ces outils technologiques, car les prochaines échéances seront rudes. Il y aura plus de 80 partis en lice et il y aura de l'argent sale, ce sont des indications à prendre au sérieux." M. T.