Mostaganem a été secouée à plusieurs reprises, par un regain de grogne sociale, se distinguant par la fermeture d'axes routiers avec des pneus enflammés, bloquant les accès vers d'autres routes notamment, la périphérie. Face à cette situation, les pouvoirs publics ont attribué des clefs de logement à certains pères de famille, dont les dossiers ont été étudiés par la commission de daïra. Certes, le logement a été distribué et le bénéficiaire a eu les clés pour habiter, malheureusement, le logement en question a été loué à plus de 15 000 da mensuellement, voire plus ou cédé carrément à des sommes imaginaires au détriment de l'Etat. Ou bien dans un autre cas, le laisser fermer en installant, la parabole et étendre quelques couvertures sur la façade pour faire croire aux locataires qu'il est présent mais en réalité, il le loue pendant la saison estivale ou bien pour les vacances alors que, certaines personnes endurent des souffrances dans des taudis. Des dizaines de logements sociaux, sont sous-loués ou revendus au vu et au su de tout le monde. Certains sont inoccupés ou prêtés à des proches. Personne n'est en mesure de fournir un chiffre exact sur cette situation. "Si un bénéficiaire loue son logement social ou AADL, ceci prouve qu'il n'est pas dans le besoin. Je paye 22 000 dinars/mois de location pour un F3 distribué, il y a juste une année. Son propriétaire profite de ma situation. C'est injuste !" affirme un père de famille dont le salaire ne dépasse pas les 35 000 dinars. Il suffit de contacter un courtier ou une agence immobilière, pour se rendre compte des logements disponibles à la location ou à la vente. Malgré les contrôles des agents de l'OPGI, des logements sociaux ont été revendus à des prix dérisoires faute d'un acte de propriété, juste pour acheter une voiture, ou pour gagner un pactole que certains considèrent comme un droit. "J'ai bénéficié d'un logement, c'est le droit de chaque Algérien, l'occuper ou le vendre, je suis libre de mes actes," se justifie un bénéficiaire de logement social. À Mostaganem, le phénomène de location des logements sociaux ou des logements acquis dans le cadre de la fonction du bénéficiaire est légion. Le quartier du « Radar » bat tous les records. On y retrouve toutes les couches sociales sur la liste des fraudeurs. Face aux multiples subterfuges des demandeurs, l'OPGI, l'agence foncière, les APC et daïras sont complètements dépassés. "Le contrôle est dérisoire. Il y a des logements, et même des locaux commerciaux, appartenant aux communes, qui sont sous-loués, sans qu'aucun élu ne dénonce ces pratiques frauduleuses,"s'insurge un groupe de chômeurs. De leur côté, des bénéficiaires n'hésitent pas à fustiger la qualité des travaux des logements distribués .En dépit des efforts consentis par les pouvoirs publics en matière de réalisation de logements à travers la wilaya, l'offre face à la demande reste toujours insatisfaite même, si on construit des millions de logements. Certaines personnes agissent de la sorte sans se soucier des autres. Il est important que l'Etat loue des logements de la formule sociale, ils ne doivent pas être vendus ou loués. Quand, le locataire quitte le logement, il doit déposer les clefs pour éviter des comportements néfastes qui incommodent la société. Pour ce faire, les pouvoirs doivent inspecter ces logements et prendre des dispositions nécessaires pour faire face à ces détournements qui profitent aux spéculateurs cherchant le gain facile.