Si, pour les revendications socioprofessionnelles non déclarées officiellement, les échos recueillis dans le milieu du personnel de la Sûreté nationale font état d'une attente dans le domaine de la valorisation des conditions professionnelles inhérentes à l'accomplissement du travail de maintien de l'ordre public et de la sécurité du citoyen, la prise en charge des exigences sociales se résume en la revalorisation de la grille salariale, par la mutuelle, des points que devait contenir le statut particulier de la corporation, que d'aucuns jugent être une revendication « légitime », et « incontournable ». La fête de la police, cette année, sera marquée, outre les traditionnelles animations artistiques et sportives marquant la journée du 22 juillet, par un bilan plutôt accablant des accidents de la circulation routière à l'intérieur du territoire de la wilaya de Sétif. Une situation qualifiée de catastrophique par le chargé de la communication de la Sûreté de wilaya dans son point de presse livré hier au siège de la Sûreté. Tous les chiffres relatifs aux délits de la circulation routière, à l'excès de vitesse, aux contraventions, aux retraits de permis de conduire ainsi qu'aux délits transférés à la justice font état d'une situation lamentable à Sétif, ce qui la classe au cours du premier semestre de l'année 2007, aux premières loges des zones dangereuses du pays, relève le rapport de la Sûreté nationale. Parmi les raisons du bilan « catastrophique » de la circulation routière, le chargé de la communication note que 15% des cas sont dus aux défaillances mécaniques, 5% à l'état des routes et de la signalisation routière, alors que les 80% restants sont imputés à l'homme. « C'est l'excès de vitesse qui est la cause du lourd bilan », explique le chargé de la communication. Cependant, pour le chef de Sûreté de wilaya, c'est la position stratégique de Sétif, en tant que grande ville et carrefour de toutes les destinations du pays, qui est derrière le bilan alarmant des accidents de la circulation routière sans cesse croissant. Cependant, il n'omet pas d'insister sur la participation citoyenne pour limiter la croissance des délits sur les routes. Sur un autre registre, la wilaya qui compte 8 commissariats centraux, 17 sièges de Sûreté urbaine, 8 sièges de Sûreté de daïra et 3 BMPJ, enregistre un déficit en matière d'effectifs, relève le premier chef de la Sûreté. Outre cela, si aucun cas lié au terrorisme n'a été noté au cours de 2007, le rapport semestriel de la police judiciaire fait état d'une baisse sensible des chiffres dans le domaine de la densité criminelle. Mais, le volet qui a retenu l'attention des représentants de la presse locale est l'anarchie urbaine à Sétif et le rôle de la police urbaine. Sans verser dans des explications concrètes inhérentes au statut de la police urbaine, le chef de Sûreté de wilaya s'est contenté des rapports réguliers de son administration en direction du président de l'APC. A l'heure où le tissu urbain subit des dégradations alarmantes, l'action de la police urbaine n'est encore guère définie. Si l'on ajoute à cela le problème des parkings illicites de la ville, où le directeur de la Sûreté de wilaya cite à l'occasion l'action de la commission de wilaya composée des différentes institutions appelées à mettre fin au fléau urbain, on comprendra encore plus le manque de coordination entre les différentes institutions, notamment l'APC et la police, même si certaines sources tentent d'incriminer la société civile dans le cadre de l'organisation de l'ordre urbain. Abdelhalim Benyelles, La Tribune