Les producteurs de lait de vache de la wilaya d?Oran continuent d??couler leur production directement sur le march? informel, sans aucune op?ration de pasteurisation, et en d?pit des dangers sur la sant? du consommateur expos? ? des maladies telles que la brucellose ou la tuberculose. Beaucoup d?Oranais et de gens de passage pr?f?rent d?jeuner chez un lebb?ne offrant un repas compos? d?un petit demi de lait cru de vache et de fromage ou de beurre maison, risquant de la sorte d??tre affect?s par ces maladies. A M?dina J?dida, ils sont plus d?une dizaine de ces lebb?nes. Et le plus absurde est que ces laitiers traditionnels ont des registres de commerce autorisant l?exercice de cette fonction, alors que la consommation du lait cru est dangereuse, particuli?rement en ce climat de recrudescence de ces maladies, selon les conseils de la direction de la Sant? et de la Population (DSP), ?mis lors des campagnes de sensibilisation. D?apr?s Abdelkader, fonctionnaire de son ?tat, ?la consommation du lait de vache est bon pour la sant?, surtout cru. C?est pour cette raison que je pr?f?re d?jeuner au moins deux fois par semaine chez un lebb?ne, note-t-il. En effet, la majorit? des Oranais m?connaissent les maladies v?hicul?es par le lait cru, ? l?instar de R. Rahmani qui, tous les jours, ach?te du lait de vache, chez un lebb?ne de A?n El Turck pour sa m?re malade. Pourtant, il faut savoir que ces maladies, ces zoonoses, sont ? notification obligatoire. Les ?leveurs ne respectent pas cette notification par peur de perdre leur cheptel. Les cas de ces zoonoses sont d?pist?s occasionnellement, lors des campagnes de vaccination. ?Aucun suivi m?dical draconien de la brucellose n?est observ?, malgr? que la maladie est end?mique dans le bassin m?diterran?en?, dira un v?t?rinaire. En effet, lors de la premi?re visite de la campagne de vaccination, op?r?e la semaine derni?re, par les v?t?rinaires de la Direction des Services agricoles (DSA), neuf (9) cas de brucellose et deux (2) de tuberculose ont ?t? d?pist?s, dans diff?rents ?levages de la wilaya. ?Le risque de contamination du consommateur est potentiel?, alerteront les v?t?rinaires. D?apr?s les propres aveux d?un producteur, plus de 80% de la production annuelle ne passe pas par les r?seaux de pasteurisation et est ?coul?e directement sur le march? informel. Quant au Directeur des Services agricoles (DSA), il d?clare, en effet, qu?une quantit? importante de la production locale passe par les r?seaux de l?informel, mais elle n?atteint pas le chiffre avanc? par les producteurs. Sur les 17 millions de litres de lait biologique produits annuellement, 7 millions seulement passent par le march? noir?, pr?cise-t-il. On apprendra que le nombre des vaches laiti?res est en perp?tuel essor puisque plus de 3.500 vaches ont ?t? import?es depuis la fin de l?ann?e 2008, en renfort des 5.000 existantes. D?apr?s le DSA et les producteurs laitiers, la moyenne de production d?une vache est de 25 litres/jour, ce qui porte la production mensuelle ? plus de 200.000 litres. D?apr?s les collecteurs, trait d?union entre les ?leveurs et les laiteries, ?une quantit? consid?rable de la production est ?coul?e sur le march? noir, car le march? est inond? par les deux millions de kilogrammes import?s durant le 1er trimestre 2009. Aussi, la production actuelle est au-del? des capacit?s industrielles install?es de transformation du lait?, ?voquent-ils. Pour pallier les risques de sant? publique, le minist?re de l?Agriculture a institu? une prime sanitaire pour encourager les agriculteurs ? soumettre leurs ?levages au d?pistage. Pour tout litre produit, l?Etat offre 3 dinars au profit des ?leveurs dont les ?levages ont ?t? d?pist?s. Nonobstant cette prime, la majorit? des ?leveurs restent r?calcitrants. La seconde mesure pour parer ? tout risque de zoonoses porte sur l??coulement de toute la production dans les laiteries agr??es pour qu?elle passe par les installations de pasteurisation, ce qui n?est pas le cas actuellement, bien s?r. En attendant, le consommateur continue ? ?tre confront? au risque de ces maladies dangereuses du fait de ces comportements hors la loi, conclut-on.