Quand le Monde d?couvrit, avec stu-p?faction, l??tendue d?une crise financi?re que les donneurs de le?ons tentaient de minimiser, nombre de regards s??taient tourn?s alors vers l?Alg?rie. Ces regards n??taient pas port?s par des ?yeux? ?trangers mais ?manaient de cercles internes qui esp?raient que notre pays figurerait parmi la longue liste des victimes d?un s?isme n? d?un march? immobilier ancr? en Am?rique mais dont les racines atteignaient des sous-sols insoup?onnables, en Asie, En Europe, et partout l? o? le dollar d?tient la puissance qui est la sienne. Aux indicateurs alarmants de places financi?res r?put?es ?blind?es?, les autorit?s alg?riennes ?tonnaient par une assurance qui d?tonnait. Se pouvait-il que les responsables d?un pays, qui se faisait dicter sa conduite et ses d?penses par des institutions financi?res qui ont sombr?, aient trouv? la parade? La r?alit? ?tait si vraie que les assurances donn?es par les responsables alg?riens paraissaient un vrai ?faux?. Les premiers ? douter de cette sagesse qui a ?vit? ? notre pays de succomber au chant des sir?nes qui ont envo?t? ceux qui ont perdu des milliards de dollars, sont ceux qui d?siraient un crash qui ?liminerait de la course un certain candidat ? la pr?sidence. Peu vers?s sur les questions qui rel?vent de sp?cialistes, les Alg?riens ont failli douter. Il aura fallu que des ?chos rassurants venus de l??tranger, confirmant la bonne sant? financi?re et les assurances donn?es par leurs responsables, pour que les Alg?riens mesurent, ? leur juste valeur, les d?cisions prises. S?il est l?gitime qu?il s?inqui?te de ce qui le touche, l?Alg?rien est en droit de se poser des questions, parce que dans des conditions similaires, d?autres responsables lui ont tenu un discours surfait. Le reprofilage de la dette, le cr?dit revolving, le plan d?ajustement structurel et les autres vocables qui ont tent? de masquer le surendettement et, carr?ment, la cessation de paiement, ont fait ?cole. Quand le baril a commenc? ? chuter avec la vitesse que l?on sait, et consid?rant la particularit? de pays monoexportateur, les m?mes regards se sont tourn?s vers les m?mes directions. Les m?mes responsables ont tenu aux Alg?riens les m?mes discours, et les m?mes doutes ont assailli les m?mes esprits. Le fait est que certaines habitudes ont la peau dure. La r?alit? est cependant l? et les chiffres, t?tus, confirment les pr?visions: la chute du baril n?affectera pas l??conomie nationale. Avec 11 milliards de dollars de recettes au 1er trimestre 2009, et en d?pit d?une chute de 42% par rapport ? la m?me p?riode de l?ann?e derni?re, l??conomie alg?rienne a travers? les turbulences les plus dangereuses. Onze milliards de dollars repr?sentent le m?me niveau de rentr?e qu?en 2007. A cette ?poque, les Alg?riens ?taient trop contents des 50$ (inesp?r?s) du baril, et nos responsables faisaient plein de projets. C?est toujours le cas. Il n?y a aucune raison de douter. Pendant plusieurs ann?es, l?Alg?rie se suffisait d?? peine 8 milliards pour toute une ann?e!