Sonorités provenant du cœur de l'Afrique et musique raï se sont partagées, samedi, la cinquième soirée au Théâtre de verdure inscrite dans le cadre des festivités du Panaf à Oran. Une soirée très équilibrée qui mettait en scène deux grosses pointures de la world music avec une première partie animée par une star mondiale de la musique africaine, le guinéen Mory Kante, qui inaugurait son premier gala à Oran, et une seconde partie dédiée à la chanson raï sentimentale avec le chanteur Mohamed Lamine. Contrairement au concert de la veille où le public avait déserté les travées du Théâtre de verdure dès la fin de la première partie, ce double gala aura conquis l'assistance qui ne montrera manifestement aucun signe de lassitude et manifestera son ravissement par la joie et le défoulement dans une remarquable correction jusqu'à la fin du spectacle. Dès son apparition sur scène, vêtu d'un costume et d'un béret blancs, le griot Mory Kante, qui signait déjà son troisième gala dans le cadre du 2e festival panafricain après Alger et Sidi Bel-Abbès, se dirigera vers le public pour tester l'ambiance avant d'ajuster son kora et d'attaquer, avec l'orchestre et ses trois choristes, ses premiers rythmes endiablés, où les sonorités des instruments traditionnels -kora, dembé, balafon, tamtam- se mêlent aux sons aigus des cuivres, qui électriseront le public du Théâtre de verdure. Mory Kanté présentera un florilège de ses plus célèbres titres et se dépensera sur scène en déambulant dans tous les sens, gesticulant, sautillant, dansant ou en accompagnant un percussionniste sur son instrument. Il se mettra à la guitare sèche pour entamer deux mélopées du pays mandingue où il rendra hommage à la femme. Il clôturera son concert par son tube le plus connu «Yéké yéké» qui lui a permis d'accéder à la notoriété internationale. Le second gala de la soirée animé par Mohamed Lamine sera moins agité. Le chanteur algérien puisera l'essentiel de ses chansons dans le registre de la chanson raï sentimentale, inaugurant le gala par «Touahachtak» puis par un genre très salsa avec «Menek rani hechmen» avec le concours de Redha Sika à la guitare. L'incontournable chanson «Enti Chabba» sera inscrite au programme avec «Arouahi Liya» sur un rythme alaoui qui fera danser le public ainsi que d'autres airs célèbres, chantés par l'artiste en duo avec d'autres groupes africains, tels que Magic System («Delali») ou Mory Kante. Mohamed Lamine clôturera son gala en offrant au public deux chansons en hommage à Cheb Hasni, «Tal ghiyabek ya ghzali» et à Cheb Mami «Hiya, hiya».