La rentrée scolaire, que le ministre de l'Education Boubekeur Benbouzid voulait pourtant calme, a été parasitée par une contestation appelée d'ailleurs à monter en puissance dans les jours à venir. Hier, les adjoints d'Education ont déjà donné le ton en boycottant la rentrée, mettant ainsi à exécution leur menace de grève. Cette grève s'est traduite par une indescriptible pagaille dans les collèges et lycées d'Alger où l'on a vu les directeurs et autres personnels administratifs s'impliquer dans la canalisation des élèves, tout excités de se retrouver. Les adjoints d'Education sont donc passés à l'acte, considérant que le seul recours qui restait, pour eux, après que leur appel au dialogue et à la négociation avec la tutelle n'a pas abouti, sinon à des menaces de licenciement, est la grève. Pour rappel, ces adjoints d'Education contestent leur positionnement dans la nouvelle grille salariale issue du statut particulier de l'Education. Un positionnent qu'ils n'ont eu de cesse de dénoncer. Le jour même, l'UNPEF, un des syndicats autonomes de l'Education, a marqué à sa manière cette rentrée par son bureau national qui a animé un point de presse. Ce syndicat, à l'inverse des autres, veut donner du temps au ministre de l'Education avant de passer à l'action. En effet, le président de l'UNPEF a informé hier qu'il avait remis au ministère de l'Education des propositions concernant le régime indemnitaire. Ces propositions sont contenues dans un document dans lequel est fixée une échéance pour la réponse du ministère avant l'alternative de la grève «faute de réponse positive». Si l'UNPEF ne veut pas bousculer les choses, le Conseil des lycées d'Alger a mis à exécution son mot d'ordre de grève en boycottant la rentrée. En effet, les professeurs affiliés à cette organisation syndicale se sont présentés dans leur établissement mais sans prendre part à la moindre activité pédagogique. Le CNAPEST est dans la même logique de confrontation, puisque son bureau national avait appelé, lors de la réunion du 9 septembre, à une grève nationale pour le 5 octobre, à l'occasion de la Journée nationale de l'enseignant. Véritablement, Benbouzid qui se gargarise de chiffres présentés au président Bouteflika fait face à un large front de contestation avec des tonalités différentes pour chaque syndicat. Au cœur de cette contestation, la question du régime indemnitaire sur laquelle les enseignants fondent leurs espoirs pour améliorer leur pouvoir d'achat mis à rude épreuve par la crise. Mais Benbouzid, accusé de «tergiversations» par les syndicats autonomes se défend d'avoir les coudées franches dans ce dossier des indemnités qui dépend, selon lui, de la Fonction publique et de la chefferie du Gouvernement. C'est dire que l'année scolaire 2009/2010 ne se présente pas sous de bons auspices. Au grand dam des élèves et de leurs parents. A moins que la volonté politique de désamorcer la bombe ne prévale.