En marge de son intervention, lundi soir au Conseil de la nation, portant sur «la démocratie et les droits de l'homme», Farouk Ksentini, le président de la Commission consultative de promotion des droits de l'homme, est revenu sur son plaidoyer en faveur de l'amnistie générale. «Je ne suis pas un poisson pilote ni un requin marteau», a-t-il lâché en plaisantant, en référence à un article de presse qui évoquait son initiative. Le président de la Commission consultative a démenti ainsi avoir parlé au nom de quelques cercles du pouvoir. «Mon appel en faveur de l'amnistie générale est une initiative personnelle, c'est une conviction. L'Algérie doit en finir avec la décennie de violence en passant à la troisième étape du processus initié par le Président Bouteflika», a-t-il précisé. Concernant la date qu'il avait avancée, à savoir 2010, il s'agit encore «d'une proposition personnelle, car de telles initiatives sont généralement prises en début de mandat et pas à la fin». Farouk Ksentini a évoqué également le problème des détenus algériens en Libye en se félicitant de la libération, la semaine dernière, d'une trentaine d'entre eux. «C'est grâce aux efforts du président Bouteflika», précisera-t-il en indiquant qu'une trentaine d'autres prisonniers sont détenus dans les geôles libyennes. «Nous comptons sur nos relations d'amitié et de bon voisinage avec la Libye pour que les autres détenus soient libérés», dit-il en reconnaissant qu'il y a eu des cas de tortures. Dans son intervention, Farouk Ksentini parlera des droits de l'homme en Algérie, considérant que sa commission a fait avancer les choses. Dans son allocution d'ouverture, Boudjemâa Souilah, président de la commission des affaires étrangères au Sénat, indiquera que "la démocratie revêt une valeur universelle et n'appartient à aucun pays ou territoire spécifique". "Il n'y a pas de modèle typique pour la démocratie ou un cadre préfabriqué pour son exercice, y compris dans les démocraties occidentales", a-t-il indiqué. "L'avenir de la démocratie repose sur l'exercice de cette dernière par les partis et le mouvement associatif, aussi bien au sein de ces entités que dans leurs rapports", ajoutera-t-il. L'intervenant a en outre évoqué l'interaction existante entre la démocratie et les droits de l'Homme, soulignant l'importance de l'égalité des droits des citoyens. A ce propos, il a indiqué que "la constitution algérienne représente un pas important sur la voie de la démocratie». Il a de ce fait salué l'intérêt particulier qu'accorde l'Etat à la promotion, la préservation et l'instauration des droits de l'Homme conformément à la Constitution. De son côté, le conseiller auprès de la présidence de la République, Abderrazak Bara, a estimé que "toutes les sociétés sont disposées à adopter la démocratie et qu'il n'y a pas de société privilégiée pour l'exercice de ce concept". "Il n'y a pas d'autre système pouvant garantir et préserver les droits de l'Homme que celui de la démocratie", a-t-il ajouté. Quant a M. Bouzid Lazhari, membre au Conseil de la nation, il a estimé que la démocratie constitue l'autre visage des droits de l'Homme.