L'instruction envoyée le 30 septembre par les services d'Ahmed Ouyahia aux différents ministères pour leur annoncer qu'il n'y aura pas d'effet rétroactif une fois le régime indemnitaire ficelé est en train de faire monter la mayonnaise au sein de l'Education où l'on ne veut pas entendre parler d'annulation. Histoire de désamorcer la grogne qui est en train de monter dans ce secteur, le ministère de l'Education veut renouer avec le dialogue. Ainsi, hier, le directeur de cabinet, Boubekeur Khaldi, a reçu successivement les responsables du CNAPEST et du SNAPEST. Le responsable de ce dernier dira: «Toutes les options sont ouvertes. Nous allons nous réunir ce soir (ndlr, lundi) au sein de la Coordination pour décider de ce qu'il y a lieu de faire.» Méziane Mériane faisait hier cette déclaration au sortir de la rencontre qu'il a eue avec le directeur de cabinet du ministre de l'Education, Boubekeur Khaldi. Ce dernier, en l'absence du ministre qui se trouve en France dans le cadre des réunions annuelles de l'UNESCO, tente de désamorcer la tension. «Nous avons été reçus ce matin, nous avons présenté nos propositions en matière de prime et d'indemnités», indique Mériane. Ce dernier donne même quelques détails sur les propositions remises par son organisation syndicale. «Nous avons demandé une indemnité de compensation de l'ordre de 30% du salaire de base actuel», révèle-t-il en précisant que cette indemnité est dessinée «à compenser la perte du pouvoir d'achat de l'enseignant». Le SNAPEST a également demandé une «prime de documentation», «une prime de tenue» et une autre prime pour les femmes enseignantes qui ne sont pas concernées par le temps aménagé dont bénéficient les femmes dans les autres secteur de la Fonction publique. Selon notre interlocuteur, le chef de cabinet du ministre a pris acte des propositions. «Il nous a promis de voire avec Benbouzid pour qu'il intercède auprès du Premier ministre à propos de l'effet rétroactif du régime indemnitaire». Cependant, insiste le chef du SNAPEST, «il n'est pas question d'accepter l'instruction du Premier ministre». «Ce n'est pas vrai, l'Algérie a de l'argent. Pourquoi il y a de l'argent pour augmenter les salaires des ministres, des députés et des hauts cadres de l'administration et pas d'autres?» interroge-t-il. Dans l'après-midi, c'est M. Boulenouar du CNAPEST qui a été reçu par Boubekeur Khaldi. Même fermeté chez ce syndicat qui ne veut rien entendre au sujet de l'effet rétroactif. «Le ministre de l'Education s'était engagé avec nous, en nous assurant à l'époque de l'application du statut particulier que les indemnités une fois définies seraient appliquées avec un effet rétroactif à partir de janvier 2008», soutient le responsable de la communication de ce syndicat. Il en va pour lui de «la crédibilité de l'Etat», tout en refusant de croire à l'argument du manque d'argent invoqué par le Premier ministre. Alors, la reprise du dialogue réussira-t-elle à désamorcer la tension?