Des manifestants marocains se sont massés, dimanche entre 13 et 17 heures, devant le poste frontière de Zoudj B'ghal, à deux mètres du poste algérien, Akid Lotfi, pour brandir des banderoles hostiles et scander, à l'aide de mégaphones, des slogans injurieux envers l'Algérie, avant de se disperser après quatre heures de speech, qui s'est avéré par la suite un feu de paille ridicule.Selon notre confrère El Watan, les Marocains ont menacé les policiers algériens de faction sur le territoire national, de franchir la frontière pour «libérer le détenu sahraoui emprisonné à Tindouf», allusion à Mustapha Salma Ould Sidi, arrêté par le Front Polisario le 21 septembre, pour espionnage, après qu'il se soit rallié aux autorités marocaines, alors qu'il occupait les fonctions d'inspecteur général de la police de la RASD. Les citoyens du village algérien, désarçonnés par une telle attitude des habitants du Maroc oriental (Oujda, Ahfir, Taza, Nador…) ont riposté par des «Djazaïr Hourra démocratia, vive l'Algérie, vive Bouteflika». Alertés, les services de sécurité de Maghnia se sont gardés d'entrer dans le jeu de la provocation. Selon certaines sources, un syndicat de journalistes était derrière les hostilités contre l'Algérie. Cette action belliciste de journalistes marocains a été fortement couverte et commentée par la presse et les médias à la solde du palais royal. Trois jours après cette provocation grossière, il s'est avéré que les manifestants ont été manipulés par la section régionale du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) d'Oujda et de l'association Al Karama pour la défense des droits de l'homme (Chefchaouen). Ce groupe est composé de correspondants de quotidiens marocains, notamment ‘le Matin du Sahara', ‘Aujourd'hui le Maroc' et ‘Al Bayane', trois organes réputés pour leur haine pour l'Algérie, et a prétexté l'affaire du Sahraoui Mustapha Salma (une manifestation de solidarité, comme ils ont prétendu) pour déverser leur venin sur notre pays. Pour rappel, il y a quelques mois, une journaliste marocaine avait fui le Maroc et demandé l'asile politique à l'Algérie, au niveau des autorités locales de Maghnia. Ses collègues et confrères, ceux-là mêmes qui ont manifesté dimanche pour le principe des droits de l'homme et du droit à la libre expression, l'avaient reniée. Pire, elle avait été qualifiée de renégate et condamnée par ses pairs. Récemment, l'affaire des Algériens dépossédés de leurs terres au Maroc a suscité une grande indignation de la part des autorités algériennes. «La question des ressortissants algériens établis au Maroc dépossédés de leurs terres agricoles, représentant des centaines d'hectares et non indemnisés, est au centre des préoccupations du gouvernement algérien, d'autant plus qu'à l'inverse, des ressortissants européens dans la même situation ont pu recouvrer leurs droits», avait déclaré Halim Benatallah, le secrétaire d'Etat en charge de la Communauté nationale à l'étranger. Le ton est donné et le non-dit cache bien des surprises. Selon certaines sources, «le gouvernement algérien envisage sérieusement des mesures de réciprocité». L'affaire a, en effet, été saisie par le Premier ministre Ahmed Ouyahia qui vient d'ordonner au ministre des Finances de lancer «immédiatement un recensement de tous les biens fonciers et immobiliers détenus en Algérie par les ressortissants de plusieurs pays arabes, dont le Maroc et la Tunisie».