Le Coordinateur sahraoui auprès de la Minurso, Mohammed Kheddad, a affirmé mercredi à Alger que la dernière visite du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans la région illustre "ce que proclame la communauté internationale depuis des années", soulignant que le conflit au Sahara occidental est une question de décolonisation et que la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire est rejetée à travers toutes les résolutions de la légalité internationale. Le responsable sahraoui, qui s'exprimait en réaction à la déclaration du gouvernement marocain, qui a reproché à M. Ban de "s'être départi de sa neutralité, de son objectivité et de son impartialité", lors de sa visite samedi dernier dans les camps de réfugiés sahraouis et les territoires libérés à Bir Lehlou, s'est dit "étonné" face à l'attitude du Maroc. "Par sa visite inédite et historique, samedi dernier, M. Ban, a démontré sa volonté, malgré les obstacles érigés par le Maroc, de mettre fin à ce conflit qui a trop duré", a indiqué M. Kheddad dans une déclaration à l'APS, soulignant que le chef de l'Onu a réaffirmé et répété "ce que proclame la communauté internationale depuis des années". "Nous espérons que le Conseil de sécurité se joint à l'action de M. Ban, qui a refusé le diktat que voulait lui imposer le Maroc, et mettre en application les résolutions adoptées par le Conseil depuis des années", a-t-il ajouté, affirmant que "la tenue d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental reste la seule issue pour mettre un terme à cette colonisation marocaine depuis plus de 40 ans". "La déclaration marocaine est une fuite en avant, qui atteste de son isolement sur la scène internationale. Le Maroc n'est plus membre de l'UA, il a gelé ses relations avec l'UE et aujourd'hui il veut aussi geler ses rapports avec l'ONU, en refusant de rencontrer Ban Ki-moon et en tenant des propos outrageants", a-t-il constaté. Pour le diplomate sahraoui, qui rappelle au Maroc qu'"il y a occupation et colonisation au Sahara occidental", a ajouté dans le même contexte que "le Secrétaire général de l'ONU a réaffirmé et répété ce que proclame la communauté internationale depuis des années". M. Ban, a-t-il insisté, n'"a que réaffirmé la position da la communauté internationale dans son ensemble. Aucun pays ne reconnaît, à ce jour, la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental." M. Kheddad s'est, à cet égard, appuyé sur les appels constants de l'Assemblée générale de l'ONU ainsi que du Conseil de sécurité à mettre fin au conflit opposant le Maroc au Front Polisario, indiquant dans ce sens, que "le conflit au Sahara occidental reste à l'ordre du jour de l'Assemblée général comme une question de décolonisation d'un territoire non autonome éligible à l'application de la résolution 1514 de l'AG de l'Onu portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux". "La convention de Genève signée par le Front Polisario est claire sur cette question", a encore argumenté M. Kheddad. Il s'agit là, a-t-il expliqué, d'un autre outil en faveur des mouvements de libération qui luttent contre l'occupation coloniale. Seuls les mouvements reconnus en lutte pour leur indépendance qui peuvent adhérer à une telle Convention (de Genève) comme stipulé dans son article 96.3. "Les choses sont claires. Le Maroc n'a aucune base juridique ou légale pour prétendre que son occupation et sa présence au Sahara occidental est une présence légale", a-t-il indiqué. "C'est aussi la position de l'Afrique, du Parlement européen, de la Cour de justice européenne (CJUE), qui a annulé avec effet immédiat le 10 décembre dernier l'accord agricole UE-Maroc signé en 2012", a ajouté le Coordinateur sahraoui. Evoquant l'entêtement marocain, M. Kheddad a regretté le soutien de la France, membre permanent du Conseil du sécurité, qui "encourage le Maroc dans son occupation, empêchant, par la même, le règlement du conflit au Sahara occidental". "Au lieu d'être partie du problème, la France est appelée à faire partie de la solution du conflit", a lancé M. Kheddad.