Le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi a affirmé, mardi, que l'application du nouveau régime électoral avait permis de remodeler le mode de représentation populaire au niveau de la chambre basse du Parlement, d'où la nécessité d'un examen "approfondi" en vue d'en tirer les enseignements nécessaires. "La mise en œuvre du nouveau régime électoral a permis de remodeler le mode de représentation populaire au niveau de la chambre basse du Parlement, ce qui en appelle à un examen approfondi en vue d'en tirer les enseignements nécessaires", a indiqué M. Charfi qui animait une conférence de presse au Centre internationale des conférences (CIC), consacrée à la présentation des résultats préliminaires du scrutin du 12 juin. Certaines grandes circonscriptions électorales, à l'instar de Constantine, "n'ont pu remporter la majorité, ou du moins un pôle politique avancé lors de ces législatives, ce qui a donné lieu à un partage des sièges en fonction des voix recueillies, alors que d'autres importantes circonscriptions n'ont remporté qu'une seule liste ayant raflé tous les sièges, à l'instar de Djelfa et de Mostaganem". En réponse aux questions des journalistes, le président de l'ANIE a invité les nouveaux députés à "œuvrer, de concert avec le nouveau Gouvernement et avec l'aval du président de la République, à apporter de légers amendements à la loi sur les élections, à même de lui conférer davantage de flexibilité". "Il est des points qu'il convient d'amender dans la loi électorale, voire dans le mode de scrutin à liste ouverte, aux fins d'assurer le comptage de voix de chaque électeur, notamment les bulletins nuls ou ce qui est communément connu par 'voix perdues' ", a-t-il ajouté. "La dynamique de changement pacifique, enclenchée le 22 février 2019, a été confortée aujourd'hui par ce nouvel acquis institutionnel (...) que le peuple a voulu cautionner en élisant ses représentants le 12 jun 2021", a poursuivi M. Charfi précisant que ce Parlement "dont les contours ont été définis, en toute liberté et transparence, par le peuple, est appelé à instaurer une nouvelle gouvernance en ne tenant compte que du seul intérêt national, en conformité avec les véritables aspirations des électeurs qui l'ont investi de leur confiance". Le Parlement "bénéficie d'une confiance et d'une crédibilité partant de sa composante inédite, formée pour la première fois de critères individuels et collectifs ayant permis de dessiner les contours d'une APN composée d'une majorité de jeunes, de femmes et d'universitaires", a-t-il ajouté. Affirmant que l'Algérie nouvelle "poursuit l'édification de ses institutions et ses loyaux enfants posent le deuxième jalon dans le processus de changement voulu par le peuple qui a choisi ses représentants au sein de la chambre basse du parlement", M. Charfi a estimé que les nouveaux élus auront à "représenter et défendre les droits du peuple tout en œuvrant à améliorer ses conditions de vie". Le "nouveau parlement a été élu par le peuple et non pas la boite noir", a-t-il dit, mettant en avant l'importance de "rétablir la confiance entre dirigeants et peuple, et d'écarter l'argent sale et les mauvaises pratiques". Relevant que "dans un passé très proche, l'électeur votait et ne choisissait pas. Aujourd'hui il vote et choisit en toute indépendance et dans la transparence", le président de l'ANIE a réitéré l'engagement de son Autorité à garantir la régularité et la transparence des élections. S'agissant des "fuites de listes élues" dès l'achèvement de l'opération de dépouillement, M. Charfi a indiqué qu'il s'agit d'un phénomène "normal" au vu du mode de scrutin qui a consacré, a-t-il dit, "la transparence que l'ANIE veut ancrer au sein de la société algérienne". Il a fait état dans ce cadre de "156 dépassements enregistrés le jour du scrutin", précisant que "le parquet général a été notifié de tout incident entachant la régularité du vote". Et de rappeler, par là même, que les auteurs de ces dépassements "encourent des peines pouvant aller jusqu'à 20 ans de prison". 1. Charfi a indiqué que le taux de participation a atteint 23.03%, estimant que ce score "reflète un taux de confiance et non de légitimité". "La confiance se mesure par des critères politiques et morales, la légitimité, elle, est soumise à des normes démocratiques", a-t-il estimé.