Né en Moyenne-Egypte le 14 novembre 1889, Taha Hussein s'est rendu célèbre avec son premier livre, Le Livre des jours qui, jour après jour, depuis sa publication en 1926, imposa l'image d'un écrivain, pareil à lui-même, « tel qu'en lui-même » une (...)
Taha Hussein est semblable à ce pays de contrastes où la douleur et la sécheresse s'épurent dans le limon du Nil toujours recommencé. Lui-même l'avoue volontiers :
«Si je me comparais à quelque chose, ce serait à cette terre humide des bords du Nil, (...)
Quel lien peut-il bien y avoir entre un animal au regard troublant et une illusion algérienne ? Langue au chat. Celui aux yeux d'or qui sert de titre au livre de Fadéla M'Rabet, paru tout récemment aux éditions Des femmes-Antoinette Fouque.
Entre (...)
Entre le titre : Un chat aux yeux d'or et le
sous -titre : Une illusion algérienne, l'auteur a su doser, d'entrée de jeu, l'équilibre sur lequel il construira son récit. Un équilibre voulu entre la création poétique, d'un côté, et l'écriture de (...)
né en 1951 en Turquie, Nedim Gürsel se voit consacrer doublement et de belle manière. La prestigieuse maison Gallimard publie, en 1980, un recueil de ses nouvelles, dont elle confie la préface au non moins prestigieux Etiemble, éminent professeur de (...)
L'accroche est sûre d'elle, invitant le lecteur francophone à pénétrer en territoire étranger avec, sans aucun doute, le meilleur de ses guides.
Nedim Gürsel est d'abord pour René Etiemble un étudiant, ce «Turc barbu» qu'il repère à son séminaire, (...)
Quel silence. Un entrefilet laconique a annoncé, il y a quelques jours, la mort de Jean Sprecher. Un nom qui rime avec celui, à peine plus connu, de Schoelcher, dont le combat vient d'aboutir à la date du 10 mai, commémorant l'officielle (...)
Non historien, non Algérien, Jean Sprecher s'invite à raconter une partie de l'histoire de l'Algérie, celle qu'il a vécue entre 1954 et 1962. A commencer par le début. Sans doute Jean Sprecher a-t-il fait exprès de naître le 1er janvier 1930, (...)
Je n'y étais pas, mais lui, paraît-il, se trouvait ce jour-là dans sa bibliothèque. Celle qu'il a héritée de son père et où des livres de toutes sortes veillent debout, attentifs et curieux de savoirs et de culture accumulés pendant des (...)
Ce jour-là, comme à son habitude, l'homme est en train de lire, attaché à l'étude. Un peu de mathématiques et un peu d'astronomie et de philosophie. L'esprit est encyclopédique, à l'aise sur des territoires que les spécialisations finiront par (...)
il faut imaginer Jorge Luis Borges dans une bibliothèque et nulle part ailleurs. Vivant au milieu des livres, le directeur de la Bibliothèque nationale de Buenos Aires ne se contente pas d'en vérifier le nombre, le classement et l'alignement. Ces (...)
Apparemment inanimés, ils ont la faculté de frapper de stupeur sacrée les Vandales eux-mêmes, à l'instar de ceux qui arrêtèrent aux portes de la bibliothèque de Saint Augustin, l'incendie auquel ils avaient livré Hippone. Les livres sont des vivants (...)
Tout le monde a reconnu la phrase fameuse de Simone de Beauvoir dont je m'interdirai de célébrer ici le vingtième anniversaire de la mort. Quelle association mal faite de mots faits pour se détester. Plutôt célébrer la vie et la vingtaine d'années (...)
Je sais que la grande Simone ne voit pas d'un mauvais œil que sa place, celle qu'elle occupait en son temps, en ses vingt ans, en son pays, soit occupée par des jeunes d'un autre pays, en d'autres temps. Jalouse, l'histoire ne veut pas laisser à la (...)
Rien de plus désespérant qu'un auteur qui semble se désintéresser de tout. Dostoïevski a vu la mort dans les yeux, c'est vrai. C'est vrai qu'il s'est trouvé en face d'un peloton qui allait sérieusement l'exécuter. Une grâce in extremis, il est vrai, (...)
L'esprit pantelant, fragilisé par la frayeur mortelle, l'écrivain russe s'en revient d'un long voyage. Plus jamais il ne verra les choses de la même manière. On peut l'imaginer dans la peau de l'un des personnages chargés d'assurer la situation (...)
De quelle hauteur étaient les murs de Lambèze ? « Mère, le mur est haut », ainsi se lamentait Lakhdar, l'étudiant bagnard, dans Nedjma de Kateb Yacine. Quelle hauteur exactement pour les murs d'un camp colonial, dont le seul nom faisait frémir ? En (...)
Dans Le Camp, Ahmed Benzine racontait, à son tour, comment l'épreuve de Médéa, sans mur ni murailles, était pire que celle du regretté Lambèze. La perception carcérale se relativise dans la littérature qui témoigne de l'inhumain.
Avec ces deux (...)
Colette a chanté tout un printemps de sa vie. Elle était jeune, elle avait épousé le fringant Henri Gauthier-Villars qui préférait entre tous ses pseudonymes, celui de Willy. Plus âgé qu'elle de quatorze ans, l'homme était cultivé et bon (...)
Il sut rapidement jouer sur la corde sensible pour faire éclore chez sa jeune femme une plume en devenir de fleur. Colette avait trouvé son sombre Pygmalion et le couple paraissait heureux, elle écrivant, lui signant. La première série des Claudine (...)
J'ai lu cette histoire, mais où ? Tayeb Salih aurait bien pu la raconter dans sa Saison d'une migration vers le Nord. Trempée dans la traduction poétique de Abdelwahab Meddeb, la plume du romancier soudanais trace avec passion le récit d'un jeune (...)
Une saison, le temps d'étudier et de revenir avec un diplôme en poche et dans le cœur, au débarquement, l'admiration respectueuse de tout un village qui vient l'accueillir et lui faire mesurer l'ampleur de sa tâche : construire un pays qui reste (...)
Apeine ouverts, certains livres nous font lâcher prise malgré nous, comme sous le coup d'un contrat qui n'honore pas son auteur. C'est lui qui écrit et c'est bien de sa faute si nous n'arrivons pas à répondre à son invitation. Pas question de nous (...)
Apeine ouverts, certains livres nous font lâcher prise malgré nous, comme sous le coup d'un contrat qui n'honore pas son auteur. C'est lui qui écrit et c'est bien de sa faute si nous n'arrivons pas à répondre à son invitation. Pas question de nous (...)
Saint-John Perse. Le poète affirme ne pas savoir pourquoi il a choisi ce pseudonyme qui résonne si fort en anglais qu'il se résout un jour à l'abréger en St J.Perse de crainte que « cela ne parût étranger ». Cette crainte, curieusement, lui vient en (...)