Le candidat démocrate à la Maison-Blanche a achevé hier à Londres sa mini-tournée mondiale, réservée au Moyen-Orient et à l'Europe. En une semaine, Barack Obama aura traversé pas moins de dix pays. Le candidat démocrate a voulu, par ces visites, prouver à son électorat qu'il a les capacités de devenir le chef de la diplomatie américaine, récusant ainsi les attaques du camp républicain par rapport à l'expérience de leur candidat, John Mac Cain. De cette tournée mondiale rien de nouveau ne ressort de la politique étrangère du démocrate. Sur l'Afghanistan, le premier pays de visité, il promet toujours un renforcement des troupes de 10 000 hommes et demande une aide européenne. Autre pays en guerre, l'Irak : idem. Pas de grand changement ; le sénateur de l'Illinois assure que les troupes américaines quitteraient le pays dans les 16 mois, s'il est élu. Une étape à retenir de la tournée dans la région est, celle d'Israël. Barack Obama a du mal, aux Etats-Unis, à gagner la confiance de l'électorat juif, généralement proche du parti démocrate. Par conséquent, le candidat à la Maison-Blanche s'est rendu dans la ville d'El Qods puis, le lendemain matin, au Mur des lamentations, deux endroits historiques et symboliques pour les juifs. Caresser le lobby juif dans le sens du poil était bien son intention d'après ses propos : « Je continue de dire que Jérusalem toute entière sera la capitale d'Israël. » Puis il a ajouté qu'il s'impliquerait dans le processus de paix, tout en garantissant aux Israéliens leur sécurité : « J'apporte ici un soutien inconditionnel à la sécurité d'Israël. » Par contre, il n'est resté que 45 minutes à Ramallah, juste le temps de rassurer le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qu'il sera un partenaire constructif dans la résolution du conflit. Pour une fois, il n'y avait pas la présence des caméras et il n'y a pas eu de grande conférence de presse pour montrer la rencontre des deux hommes. Le point d'orgue de la tournée mondiale de Barack Obama a été le discours à Berlin devant plus de 200 000 personnes. Là, le candidat à la Maison-Blanche s'est imposé en « grand homme de la paix » en lançant un appel « à la nouvelle génération d'Européens et d'Américains à s'unir pour abattre les murs entre alliés, races et religions et à relever ensemble les défis de la planète ». Abattre les murs, Berlin, cela rappelle étrangement un autre discours, celui de Kennedy, en 1962, et la comparaison entre les deux hommes ne cesse de se faire par les analystes. Faisant référence à la chute du mur de Berlin, il a demandé à faire tomber les autres. « Les murs entre alliés de longue date de part et d'autre de l'Atlantique ne peuvent pas rester debout. Les murs entre les pays les plus riches et les plus pauvres ne peuvent rester debout. Les murs entre les races et les tribus, entre les indigènes, les immigrants et les chrétiens, musulmans et juifs ne peuvent rester debout. » Mais aucune allusion au mur de la honte construit par les « amis » israéliens en Cisjordanie. Autres amis, les Européens, « l'Amérique n'a pas de meilleur allié que l'Europe », a-t-il certifié. Après Berlin, direction Paris où il a rencontré le président français, Nicolas Sarkozy. De Paris, il repart avec le soutien du président français, l'« ami de l'Amérique ». Enfin, pour finir, Barack Obama est parti à Londres. Cette dernière rencontre a porté sur les points forts du fameux discours de Berlin, c'est-à-dire l'environnement et le renforcement des troupes en Afghanistan. Ces trois jours en Europe ont confirmé le parti pris du vieux continent sur le candidat démocrate qui a emballé les dirigeants et la foule. L'« Obamania » existe en Europe, tandis que dans les sondages américains, il ne décolle pas, étant toujours au coude à coude avec John Man Cain.