Près de deux mois après l'attentat kamikaze qui a ciblé le siège des renseignements généraux de la sûreté urbaine de Tizi Ouzou, les dégâts matériels occasionnés par l'explosion aux bâtiments situés dans les alentours ne sont pas totalement pris en charge. De nombreux sinistrés, dont les logements ont été endommagés, attendent désespérément les travaux de réfection promis par les représentants du gouvernement au lendemain de cette attaque terroriste. Après ceux de la rue du colonel Si Abdellah, c'est au tour des habitants de l'avenue Abane Ramdane de monter au créneau pour dénoncer l'attitude des pouvoirs publics. De passage à notre bureau, une veuve de chahid, visiblement éreintée par ce qu'il vient d'endurer, n'a pas manqué de crier sa colère face à la lenteur de l'intervention des organismes concernés par le recensement des dégâts matériels. « Les plafonds et les murs de mon habitation ont été gravement touchés. Tout peut s'écrouler. D'ailleurs, on n'utilise plus la salle à manger. Elle a subi d'importants dégâts. Nous avons préféré évacuer l'appartement pour nous réfugier chez un parent », raconte la vieille dame. Elle ajoutera : « J'ai entrepris les démarches nécessaires auprès des services concernés pour me faire recenser. Ceux- ci n'ont pas jugé utile de se pencher sur mon cas. Chaque organisme me renvoie vers un autre. Je suis fatiguée de faire des va-et-vient entre la daïra et la wilaya. J'ai 86 ans. Où dois-je aller à mon âge ? », s'interroge la concernée.