Les jours de l'Aïd el Fitr à Tindouf ne ressemblent pas à ce que l'on est habitué à « subir » dans les autres villes du pays durant cette même période. L'atmosphère est tout autre. Si ailleurs la quasi-totalité des commerces baisse rideau, surtout le premier jour, provoquant des contraintes dans l'approvisionnement des ménages, ici, la plupart des magasins sont ouverts. De l'alimentation générale jusqu'aux restaurants et cafés maures en passant par toutes les autres activités. Bien sûr, comme ailleurs, les taxiphones et les photographes font le plein. Rien ne laisse supposer que c'est « jours fériés » si ce n'est ces petits groupes d'enfants richement habillés qui sillonnent les rues accompagnés, parfois, par des adultes eux-mêmes sur leur trente-et-un. Pour le consommateur nouvellement installé à Tindouf et craignant la rupture en approvisionnement durant ces jours, c'est une surprise des plus agréables. Rendre visite aux proches « Nous nous attendions à trouver tous les magasins fermés et à vivre trois jours en quête d'aliments et surtout de pain… et dans l'ennui », diront des citoyens en avouant qu'ils ont quand même pris leurs précautions en recourant au « stockage ». Une des raisons de ce phénomène est que la majorité des commerçants est originaire d'autres wilayas et pour qui, les convenances de l'Aïd – déplacements pour rendre visite aux proches – ne s'imposent pas. « Juste après la prière de l'Aïd, j'ai ouvert, je n'ai pas d'autres choses à faire », expliquent-ils. « C'est aussi, avouent certains, des journées où le commerce marche très bien puisque la clientèle se démultiplie avec les militaires qui viennent passer leur spectacle en ville ». Le tout rompant cette monotonie et l'ennui qui planent sur les cités algériennes durant les journées chômées et payées.