Comme en témoigne cette réponse systématique, courte et dite d'une voix presque éteinte par la douleur des gens abattus par le décès d'un des leurs, souvent jeune, à la question de savoir de quoi est-il mort ? : « cancer ». On peut dire, sans erreur que 5 fois sur 10, on meurt d'un cancer dans la wilaya de Djelfa ! La population, qui hurle son désespoir, non pas pour qu'on trouve des remèdes curatifs, mais afin d'amener simplement le département de la santé à se saisir convenablement de ce dossier. Plutôt que de diligenter une équipe de spécialistes pour y mener une enquête, on se contente en haut lieu de faire des calculs arithmétiques pour tenter de convaincre que la barre n'est pas si haute que ça, que la situation n'est pas aussi alarmante, qu'elle est similaire à d' autres régions, que le seuil critique est en deçà des standards internationaux etc. En somme, des réponses édulcorées car, les ministres qui se sont succédé à la santé sont majoritairement marqués par une déformation politique étant tous d'une quelconque obédience. Interpellé au sénat dernièrement par le sénateur Bellabès, Saïd Barkat estime que le taux de mortalité dû au cancer à Djelfa est le plus faible en Algérie, preuve à l'appui du rapport suivant : 60 à 90 cas /100 000 habitants, soit un ratio de 5,90% de la population nationale. Partant, il déduit que Djelfa totaliserait tout au plus 800 cas, qu'il considère comme un seuil acceptable ! Alors que l'association chouaâ Al Amal avance que la population touchée serait de 1100 cas sans toutefois soutenir formellement ce chiffre. Quelle que soit cette bataille des chiffres, il faudrait envisager une enquête sur les causes de cette maladie et, pourquoi pas, l'implantation d'un centre anticancéreux (CAC), dès lors que l'Etat prévoit d'en construire 5 autres en plus des 10 déjà localisés et ce, même si le nombre des malades soignés à Blida, n'est que de 205 au 24 mars dernier, selon un document officiel.