Assurer la sécurité d'Israël A peine élu Président que l'incertitude s'installe quant au traitement qu'il compte réserver au conflit israélo-palestinien. Un conflit qu'il n'a jamais mentionné lors des débats avec son adversaire républicain John McCain. Au sujet d'Israël, Obama s'est engagé à « maintenir la supériorité militaire de l'Etat hébreu » afin de combattre « toute menace provenant de Ghaza ou de Téhéran ». Il a également promis d'accorder 30 milliards de dollars d'aide militaire supplémentaire à l'Etat hébreu. « Que ce soit clair : la sécurité d'Israël est sacro-sainte. Les Palestiniens ont besoin d'un Etat contigu et unifié qui leur permette de prospérer. Mais tout accord avec le peuple palestinien doit préserver l'identité d'Israël en tant qu'Etat juif doté de frontières sûres, reconnues et défendables. Jérusalem restera la capitale d'Israël et ne doit pas être divisée », a-t-il déclaré devant l'American Israel Politic Affair Committee. Obama compte également renforcer les liens avec Israël. « La chose la plus importante pour moi est de partager des relations historiques et uniques entre Israël et les Etats-Unis, du genre qui ne peuvent être brisées. Ces relations sur lesquelles j'ai insisté tout au long de ma carrière et que j'ai l'intention non seulement de poursuivre mais de renforcer dans une administration Obama ». Il a dit peu de chose sur les souffrances des Palestiniens. Eliminer la menace iranienne « Je n'ai aucun intérêt à m'asseoir avec nos adversaires s'il ne s'agit que de discuter. Mais en tant que président des Etats-Unis, j'adopterai une diplomatie ferme et fondée sur des principes avec le dirigeant iranien compétent au moment et à l'endroit de mon choix, si et seulement si cela peut servir les intérêts des Etats-Unis », a-t-il indiqué, affirmant que « le danger de l'Iran est grave, il est réel et mon but sera d'éliminer cette menace. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher l'Iran d'obtenir une arme nucléaire, tout », a-t-il insisté. Barack Obama a critiqué la politique Bush – qui a refusé d'ouvrir le dialogue avec l'Iran – en ce sens qu'elle a élevé le degré de dangerosité de cette République islamique. Exprimant clairement son opposition au programme nucléaire iranien, M. Obama compte procéder autrement pour trouver une solution qui conviendrait aux intérêts de son pays. Il dit que son objectif à long terme est l'avènement d'un monde sans armes nucléaires. Retrait progressif d'Irak S'étant farouchement opposé à la guerre en Irak, Barack Obama a promis, durant sa campagne électorale, un retrait progressif des troupes américaines à raison de 5000 soldats par mois. Soulignant que Georges W. Bush n'aurait pas dû engager cette guerre avant l'extermination totale des poches terroristes en Afghanistan, qu'il considère comme le front central de la guerre contre le terrorisme, le Président élu a expliqué que parallèlement au retrait des troupes américaines d'Irak, qui se ferait d'après lui sur une période de seize mois, il y aurait renforcement de la présence militaire américaine en Afghanistan. Si Obama tient à son plan qui a été applaudi par le gouvernement irakien, l'armée américaine pourrait donc quitter l'Irak de manière progressive d'ici à l'été 2010. Mais le démocrate promet aussi de maintenir quelques brigades après cette date, dont le but serait de maintenir une capacité de frappe rapide en cas de résurgence d'éléments insurrectionnels hostiles au gouvernement irakien. Dialoguer avec la Syrie Comme l'Iran, la Syrie, qualifiée d'« Etat voyou » par l'Administration Bush, constitue un « danger » aux yeux de Barack Obama, qui a tenu à le souligner durant sa campagne. Mais il dit préférer, là aussi, ne pas adopter une attitude belliqueuse envers cet Etat arabe qui risque de redoubler de « dangerosité » en continuant à l'isoler. La voie du dialogue et de la discussion, sous le contrôle bien entendu des Etats-Unis, pourrait être donc ouverte avec les dirigeants de ce pays, comme également avec les dirigeants de la Corée du Nord, de Cuba et du Venezuela. S'il préfère la diplomatie à l'action militaire, Barack Obama ne semble être prêt à rompre avec la politique de Georges W. Bush. Nombreux sont ceux, dans le monde arabe, qui se demandent si le nouveau président des Etats-Unis sera regardant sur les droits de l'homme et les libertés dans les relations de son pays avec les Etats arabes. Son prédécesseur a montré qu'il était moins soucieux de la démocratie dans les monarchies arabes qui soutenaient sa politique internationale, alors qu'il pointait les Etats qui refusaient d'obtempérer.