– Les cas de choléra enregistrés interpellent sur une possible consommation de produits contaminés… Nous sommes outrés par la situation à laquelle nous sommes arrivés. L'association El Amane pour la protection des consommateurs a anticipé en donnant des alertes sur la qualité de l'eau distribuée dans plusieurs wilayas et sur laquelle nos membres n'ont cessé de communiquer et d'interpeller les pouvoirs publics. Nos constats sur la qualité de cette eau distribuée dans les foyers ainsi que celle servant pour l'irrigation ont été adressés aux services agricoles et ceux des ressources en eau, mais ils sont restés sans suite. Nous avons nous-mêmes effectués des demandes d'analyses auprès de laboratoires nationaux publics sur la qualité de l'eau dans plusieurs wilayas, et le constat était que l'eau consommée dans deux wilayas du Sud est impropre à la consommation. Nous avons saisi le ministère des Ressources en eau, idem pour l'eau utilisée dans l'activité agricole, mais à ce jour, les directions locales de ces secteurs ne bougent pas. La situation est claire, plusieurs facteurs peuvent expliquer les cas de choléra que nous avons enregistrés et d'autres foyers peuvent surgir à l'avenir si le laisser-aller persiste toujours. – Officiellement, c'est la source de Sidi El Kebir qui est mise en cause… Nous attendons toujours les résultats d'analyses concernant les produits agricoles. Des intoxications dues à la consommation de la pastèque ont été signalées et déclarées par des médecins. Les services agricoles doivent agir avant qu'une autre catastrophe nous frappe. On ne peut pas continuer d'ignorer ces pratiques qui sont en train de nous détruire. La guerre doit être déclarée à ces personnes qui portent atteinte à la sécurité des Algériens. Nous avons eu l'épisode de la pastèque génétiquement modifiée, puis celle irriguée à l'essence et maintenant celle irriguée aux usées et si elle n'est pas à l'origine de la contamination aujourd'hui, elle le sera demain. La santé du consommateur est tout le temps menacée, et là ce n'est pas uniquement le «petit maffieux» en quête du gain facile qui doit être ciblé, mais les responsables des secteurs concernés qui laissent passer ce genre de pratiques qui nous conduisent vers des catastrophes comme le choléra. Dans le cas de la source de Sidi El Kebir, des têtes doivent tomber. Où sont les services communaux, de la daïra, de la direction de la santé, de l'hydraulique, qui sont sensés veiller sur l'analyse quotidienne des échantillons d'eau prélevés dans les sources qui alimentent quotidiennement des milliers de personnes. Il y a une législation rigoureuse sur cet aspect du contrôle, et les responsables ayant failli doivent payer pour l'ampleur des dégâts causés. Aussi les services agricoles doivent en finir avec le piétinement de la réglementation en matière de sécurité et sûreté alimentaires. Les directeurs locaux doivent faire leur travail en s'attaquant aux pratiques douteuses qui mettent en péril la santé des consommateurs. – On reproche au ministère d'avoir mis du temps pour communiquer. Les consommateurs que nous sommes tous n'ont pas eu droit à l'information à temps, selon vous ? Nous sommes en observation. De multiples versions de spécialistes font de l'ombre à la version officielle. L'Algérien a le droit d'être informé. Le gouvernement doit faire preuve de responsabilité et communiquer et dire la vérité aux consommateurs. Ces derniers doivent être informés des causes réelles de cette épidémie et bénéficier d'une meilleure protection. Le discours officiel doit contenir la vérité. – Une spéculation sur les prix de l'eau minérale est dénoncée. Avez-vous réagi ? Nous déplorons l'absence de l'esprit de solidarité de nombreux commerçants face au drame qui frappe des régions. Certains intermédiaires ont profité de la ruée des ménages sur l'eau embouteillée pour réaliser des profits. Nous avons saisi les producteurs et les embouteilleurs de l'eau minérale et de source pour ouvrir les dépôts directement aux consommateurs et barrer la route aux intermédiaires qui pratiquent de la spéculation. Nous avons également saisi les services de sécurité pour sévir contre toute augmentation des prix sur ce produit vital.