L'Etat a décidé de supprimer le monopole sur la production du manuel scolaire en 2008, conformément à la loi sur l'orientation de l'éducation nationale. Avant cette date, le ministère de l'Education avait l'autorité de la production et de la gestion de tous les aspects liés au manuel à partir de la conception, l'impression jusqu'à la distribution. La loi en vigueur régissant le secteur désigne le ministère de l'Education comme autorité chargée de l'orientation du contenu. C'est également le ministère qui délivre l'agrément et qui est chargé de la mission de distribution des livres une fois imprimés. Mais, faute de moyens au niveau des éditeurs, la production et l'édition des manuels du primaire sont toujours sous le monopole du ministère de l'Education à travers l'Office national des publications scolaires (ONPS). Les ouvrages du moyen et du secondaire sont totalement libérés de ce monopole. D'ailleurs en 2016, près de 25 éditeurs ont répondu à l'avis d'appel d'offres pour la réalisation des nouveaux livres concernés par la réforme. Le manuel de ces paliers est soumis à l'homologation à travers l'évaluation du contenu et de sa forme. Un cahier des charges fixé par l'Institut national de recherche en éducation (INRE), sous la tutelle du ministère de l'Education, définit les caractéristiques de l'ouvrage, les grandes lignes à respecter dans la réalisation du contenu du manuel, à travers la commission d'homologation et d'évaluation, composée d'académiciens, d'inspecteurs, de pédagogues, d'universitaires et d'enseignants. Cette commission a aussi la charge d'évaluer les aspects techniques (la toxicité des composants, la qualité du papier, des couleurs, le poids du livre)… La commission veille également sur le respect des dispositions de la loi sur l'orientation de l'éducation nationale de 2008, notamment en ce qui concerne l'égalité des genres, le respect des religions et l'intégration de 80% de textes d'auteurs algériens. L'évaluation de l'ouvrage se fait avant et après la publication. La commission peut ordonner le retrait d'un manuel, ou la rectification d'erreurs pouvant être relevées, comme ce fut le cas en 2016 ou 2017. L'opération d'évaluation et de révision des nouveaux manuels nécessite une période allant de 5 à 8 mois et leur révision demande la mobilisation de 15 intervenants dans chaque matière, souligne-t-on au niveau du ministère de l'Education.