Ali Benflis, président de Talaie El Hourriyet, a réuni son bureau politique (BP), hier. A l'ordre du jour de la réunion : l'évaluation de la situation politique, économique et sociale du pays. Dans un communiqué transmis à la rédaction, le parti de Benflis s'indigne de l'agitation des «clientèles du pouvoir et d'institutions officielles, dans la perspective de l'échéance de 2019, en utilisant les moyens de l'Etat et en violation flagrante de la législation régissant les processus électoraux». En parallèle, Talaie El Hourriyet condamne le harcèlement systématique du pouvoir politique envers l'opposition et le verrouillage hermétique du champ politique et médiatique pour étouffer toute expression. Il dénonce le recours aux moyens et méthodes «peu honorables pour empêcher le rassemblement pacifique que se proposait d'organiser le mouvement Mouwatana à Constantine, telle l'interpellation de dirigeants de partis politiques et d'associations agréés». Pour le parti, l'attitude du pouvoir politique donne la preuve que dans la réalité «l'état d'urgence est toujours en vigueur, malgré sa levée officielle, et que les marches et rassemblements sont interdits non seulement dans la capitale mais dans tout le pays». «Dans sa détermination à faire taire les voix discordantes, le pouvoir politique ne s'embarrasse plus des formes vis-à-vis de l'opinion publique. Le couperet de la censure, qui s'abat sur des œuvres littéraires, cinématographiques et d'autres formes d'expression artistique, participe de cette même démarche liberticide.» Au plan économique, le BP exprime sa préoccupation face à l'incapacité du pouvoir politique à «enrayer la dégradation continue de la situation économique, visible dans la faiblesse de la croissance économique, la détérioration des principaux indicateurs économiques, les tergiversations dans le domaine de l'énergie face à la baisse de la production des hydrocarbures, les retards accusés en matière d'énergie renouvelable et l'opacité qui entoure la préparation de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, l'incapacité à réduire les importations du fait de la puissance des lobbies qui squattent les arcanes du commerce extérieur». Pour le parti de Benflis, le gouvernement ne fait rien pour engager l'économie nationale sur la voie de la diversification, si ce n'est la mise en place d'une «industrie» de montage automobile, qui engloutit des milliards de dollars et dont l'extrême faiblesse du taux d'intégration annihile toute retombée bénéfique pour l'économie nationale. Au plan social, Talaie El Hourryiet constate une régression manifeste de la situation. «L'érosion dramatique du pouvoir d'achat qui rend urgent la revalorisation du SNMG et des salaires, en général, au risque de voir de larges franges d'Algériens s'enfoncer dans la pauvreté et d'autres s'installer durablement dans la précarité, pendant que les clientèles du pouvoir amassent des fortunes colossales grâce aux positions monopolistiques qu'elles occupent dans les différentes sphères de l'activité économique.» Réagissant à l'épidémie de choléra qui a fait deux morts, le BP constate que «la résurgence du choléra et d'autres maladies infectieuses, qu'on croyait à jamais éradiquées dans notre pays, a jeté la lumière sur une situation inacceptable en matière de gestion des déchets, de sauvegarde du cadre de vie, de contrôle des produits alimentaires et surtout de l'état de délabrement de notre système de santé et de prévention». Enfin, en cette rentrée scolaire, le parti de Benflis estime «que seul le dialogue avec les parents d'élèves et les représentants légitimes des différents corps de l'éducation nationale est susceptible de trouver des solutions et d'assurer un climat apaisé dont l'école algérienne a grandement besoin».