La plupart des opérateurs économiques interrogés en marge de ce Salon affirment que les terrains octroyés sont situés dans des zones dépourvues des commodités les plus élémentaires. Une trentaine d'investisseurs ont participé hier à la deuxième édition du Salon de l'investissement, qui s'est tenu au Palais de la culture Malek Haddad. «Cet événement économique a enregistré la participation d'une trentaine d'exposants et d'autant d'experts», a indiqué Mermiz El Hamel, le président du bureau local de la Confédération algérienne du patronat, organisatrice de l'événement, précisant que ce Salon se veut également un rendez-vous important pour les porteurs de projets publics et privés. «Notre souci à travers cet événement est d'informer et de mettre en contact investisseurs et entrepreneurs de la wilaya avec des institutions publiques, des partenaires privés et des experts», a-t-il ajouté. Mais qu'en est-il de la réalité de l'investissement dans la wilaya ? Comme chacun le sait, celui-ci bute sur d'énormes difficultés et peine, par conséquent, à prendre son essor, et ce n'est pas par manque d'investisseurs, puisque sur les plus de 700 opérateurs ayant fait valider leurs dossiers depuis 2012 auprès du Calpiref, plus de la moitié ont, selon les chiffres avancés par l'administration locale, obtenu un accord pour l'attribution d'un terrain. Des accords d'attribution qui ne leur ont pas permis pour autant, du moins pour la plupart d'entre eux, de lancer leur activité. Les opérateurs économiques interrogés en marge de ce Salon, déplorent que les terrains octroyés soient situés dans des zones dépourvues des commodités les plus élémentaires, comme l'eau potable, le gaz de ville et l'électricité, ce qui a provoqué une démobilisation des investisseurs. Des délais interminables Ces opérateurs évoquent, en plus d'autres points rédhibitoires constituant un frein pour le lancement de leur activité, les délais interminables pour l'obtention d'un permis de construire, d'un agrément, d'un crédit bancaire ou des difficultés d'ordre bureaucratique. C'est le cas de la société El Ichrak Invest et Promotion, dont le financement est assuré par un partenaire émirati, qui a investi, selon son gérant, des sommes considérables pour la réalisation de logements collectifs et individuels, ainsi que les équipements d'accompagnement sur une superficie de près de 14 hectares au niveau des sites Sarkina 4 et 5. «L'aménagement a été réalisé depuis sept ans, mais le projet traîne en raison de problèmes d'ordre purement bureaucratiques ayant occasionné un retard dans la réalisation des accès aux sites. Les services techniques de la mairie de Constantine et de la direction de l'urbanisme, qui doivent se charger en principe de la réalisation de ces accès, ne l'ont toujours pas fait malgré nos multiples sollicitations, ce qui nous met dans une situation qui, comme vous pouvez l'imaginer, est très peu enviable vis-à-vis d'abord de notre partenaire et ensuite des souscripteurs au projet», explique le gérant d'El Ichrak Invest. Merrouche Mohamed, gérant de la SARL Lakra, fabricant de turbocompresseurs et cartouches pour véhicules, installé depuis 1997 en Chine, cherche en vain, pour sa part, depuis des années, à s'installer en Algérie. «Nos produits sont distribués en Algérie par la SARL K. K. Motors et nous cherchons à installer une unité de production dans la région de Constantine. On a déposé un dossier d'investissement pour une unité de montage de turbos et turbines, mais nous n'avons toujours pas reçu de réponse de la direction de l'industrie et des mines de Constantine. Nous avons d'ailleurs acquis récemment en Pologne et en Chine les équipements nécessaires à l'investissement (équipements et lignes d'assemblage) grâce à un financement bancaire du CPA, en espérant que les services concernés daignent enfin étudier notre dossier et nous donner le feu vert pour démarrer notre activité», nous dira-t-il.