Les deux œuvres rendent hommage aux mêmes personnages. En fait, la plupart des toiles qui composent l'exposition ont été réalisées en 1996 alors que leurs sujets (M. Audin, F. Iveton, M. Laban, G. Raffini, Jean Ferroudja) qui font partie de cette Algérie plurielle, révoltée, que Mustapha Boutadjine aime tant représenter, étaient oubliés aussi bien en Algérie qu'en France, relève-t-il. Aux côtés de ces Algériens, Boutadjine a enrichi sa palette par la création, cette année 2004, de portraits d'autres Algériens : Abane Ramdane, Ali Lapointe et Djamila Bouhired. Son choix n'est pas fortuit. A ses yeux, Ali La Pointe représente «ce voyou» auquel il s'identifie, et qui devient révolutionnaire. «C'est par accident que moi-même j'ai fait des études», nous dit-il. Djamila Bouhired est, selon Mustapha Boutadjine, l'exemple de la révolutionnaire restée égale à elle-même. Une toile représentant Henri Alleg a été créée également en 2004. Se définissant comme un artiste en contestation continue, Mustapha Boutadjine exposera, par ailleurs, à la galerie Arcima qui fête ses dix ans les 12, 13 et 14 novembre. L'exposition portera sur l'actualité algérienne. Le prochain thème que l'artiste traitera après «Black is beautifull» (Franz Fanon, Myriam Makéba, Mohamed Ali, Mumia…) sera «Yankee go home». L'exposition est prévue pour le printemps 2005. A souligner que deux toiles de Mustapha Boutadjine ont illustré le témoignage d'Henri Alleg et l'article sur Maurice Laban des numéros spéciaux d'El Watan sur le cinquantième anniversaire de la guerre d'indépendance de l'Algérie.