Outre le nombre des opérations de cession réalisées, le bilan du gouvernement donne la nationalité des repreneurs, les secteurs d'activités auxquels appartiennent les entreprises privatisées et le montant total rapporté par les opérations de cession et de partenariat. En revanche, ni les noms des entreprises cédées ni ceux de leurs repreneurs n'ont été divulgués, ce qui reste pour le moins incompréhensible, voire «intriguant». Pourquoi le gouvernement ne rend-il pas publiques l'identité des entreprises publiques privatisées et celle de leurs repreneurs ? Le moindre souci de transparence serait justement de donner toute la liste nominative des 142 entreprises cédées et leurs repreneurs respectifs ainsi que les niveaux de prise de participation. C'est la transparence du processus de privatisation qui s'en trouve ainsi entachée en gardant sous silence l'identité des entreprises publiques objet de cession. Transparence En attendant de connaître les noms des entreprises en question, le dossier des privatisations vient encore une fois de changer de main avec le retour de Hamid Temmar à la tête de ce qui est redevenu le ministère de la Participation et de la Promotion des investissements (MPPI). Ce dernier n'a pas tardé d'ailleurs à dévoiler son plan d'action et la stratégie qu'il compte mener dans la conduite du processus de privatisation lors d'une réunion qu'il a tenue la semaine dernière à la résidence El Mithaq avec l'ensemble des directoires des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP). Contrairement à son premier mandat, Hamid Temmar, faut-il le souligner, dispose, cette fois-ci, de meilleurs atouts pour l'accomplissement de sa mission, notamment un front social et syndical «aligné» à la démarché gouvernementale. Evoluant jusqu'ici à un rythme très faible, le processus de privatisation devra connaître une accélération si l'on se fie aux directives adressées par l'ex-conseiller du président de la République aux membres des directoires des SGP. Pour cela, les SGP qui chapeautaient jusqu'à présent les opérations de privatisation s'occuperont désormais seulement des entreprises publiques de taille moyenne, autrement dit des PME. Difficultés L'ouverture de capital des grandes entreprises relèvera ainsi directement du MPPI. La privatisation de cette catégorie d'entreprises rencontre, faut-il le signaler, d'importantes difficultés. Le cas de l'Enasucre est à ce sujet illustratif. L'évaluation des grandes entreprises à privatiser constitue l'une des principales difficultés auquel est confronté le processus de privatisation. Le prédécesseur de Hamid Temmar, Yahia Hamlaoui, avait limité l'opération d'évaluation des EPE aux seuls bureaux d'études algériens. Une mesure qui n'est pas pour plaire au nouveau patron du MPPI qui d'emblée projette d'y remédier en adressant prochainement une circulaire aux SGP les autorisant à avoir recours aux bureaux d'études étrangers et autres banques d'affaires pour l'évaluation des entités publiques à privatiser. La mesure sera-t-elle à même d'accélérer le processus de privatisation ?