L'utilisation, par certaines entreprises du bâtiment, d'un ciment de qualité douteuse pour la réalisation de plusieurs logements à travers les communes de Souk Ahras rouvre les dossiers de la qualification des entrepreneurs, la qualité de leurs ouvrages, l'éthique de la profession et la fiabilité des instances de contrôle. Le ciment frelaté est commercialisé au su de tout le monde sans que l'on daigne, à défaut de sanctionner, réprimer ses barons. Des citoyens de la commune de Ouled Driss nous ont récemment fait part de plusieurs effritements et autres anomalies constatées sur des bâtisses de construction, pourtant, récentes. Nous avons jugé bon de nous rapprocher de quelques « gens du métier » après avoir constaté, de visu, les dégâts. Un promoteur de Souk Ahras n'a pas lésiné sur les mots pour dénoncer ce genre « d'arnaques qui n'honorent guère la corporation », a-t-il estimé avant d'étayer ses propos par la condamnation d'un commerce qui trouve preneur auprès de quelques entrepreneurs novices, mais aussi des intermédiaires qui échappent à tout contrôle. Le produit, frauduleusement introduit au marché et ensuite écoulé à travers certains points de vente connus de tous, est nettement moins cher puisque ne gardant de ses propriétés que la couleur. « C'est la faute aux instances de contrôle », s'insurge notre interlocuteur, avant de dénoncer une complicité existante à plusieurs niveaux. Nous publions, in extenso, la conclusion d'une expertise, réalisée à la demande d'un citoyen, attributaire, en 2005, d'un logement rural dans ladite commune : « La dalle présente actuellement un risque majeur d'effondrement. Plus le béton absorbe de l'eau, plus il perd de sa cohésion. Les éléments de structure de la dalle ne tiennent pratiquement que grâce aux armatures, le béton ne développant qu'une résistance infirme ».