Ils ont porté des banderoles sur lesquelles était écrit «Non au silence arabe face aux crimes sionistes», «Non à l'agression contre la Palestine et le Liban». La manifestation, déclarée «journée de colère», est partie de la grande mosquée dans le centre d'Amman et s'est poursuivie jusqu'à la mairie, un kilomètre plus loin, encadrée par la police. Le secrétaire général du parti du Front de l'action islamique (FAI), émanation des Frères musulmans, Zaki Ben Rcheid, a déclaré que «l'agression sioniste et le soutien américain à cette agression prouvent que le but dépasse la libération de deux soldats» israéliens. Il a demandé aux gouvernements arabes de «se réconcilier avec leurs peuples et d'opter pour la fermeté». La capitale égyptienne, Le Caire, a été également le théâtre d'une grande manifestation organisée à l'issue de la prière hebdomadaire à la mosquée Al Azhar par des organisations politiques et de la société civile. Des heurts ont toutefois éclaté entre la police et les milliers de manifestants qui protestaient contre l'offensive israélienne au Liban et à Ghaza. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à Israël, critiquant l'attitude des gouvernements arabes dans la crise actuelle. «Palestine-Liban : la résistance jusqu'à la libération» et «Israël, Etat terroriste» scandaient les manifestants. Les Cairotes ont également lancé des slogans hostiles au président égyptien Hosni Moubarak et au roi Abdallah II de Jordanie, dont les pays ont signé des accords de paix avec l'Etat hébreux. «Moubarak- Abdallah : traîtres» et «A bas Hosni Moubarak» répétaient-ils. Les Irakiens, de leur côté, et malgré les craintes d'attentats, sont sortis en masse, après la prière du vendredi. «J'appelle la Ligue arabe, l'Organisation de la conférence islamique et les Nations unies à faire cesser le terrorisme israélien et à demander un cessez-le-feu immédiat», a déclaré le leader chiite Moqtada Sadr lors de son prêche à la mosquée Imam Ali de Koufa, ville jumelle de Najaf (160 km au sud de Baghdad). «Je serai toujours le défenseur des chiites et des sunnites. Je ferai de leur unité une arme contre notre ennemi», a-t-il déclaré, allusion à l'agression israélienne. COLÈRE A Baghdad, plus 300 miliciens de l'Armée du mehdi ont défilé dans l'avenue principale du quartier populeux de Sadr City en soutien au Hezbollah libanais. Armés de kalachnikovs et de lanceurs de roquettes antichars, les miliciens ont marché, en lignes serrées, brandissant des drapeaux irakiens et du Hezbollah libanais. Par ailleurs, le centre de Damas, en Syrie, a accueilli des milliers de manifestants en soutien au Hezbollah libanais et aux Palestiniens, brûlant le drapeau israélien et scandant des slogans anti-américains. «Mort aux Etats-Unis, Mort à Israël» ont notamment scandé les manifestants. A l'appel du parti communiste, les Russes ont, par ailleurs, exprimé leur solidarité au peuple libanais en organisant, jeudi, une manifestation devant l'ambassade d'Israël à Moscou. Drapeaux du Hezbollah à la main, les manifestants, auxquels s'est joint la diaspora palestinienne, ont réclamé la fin des massacres israéliens au Liban. «Israël tire-toi du Liban» scandaient les manifestants. «Le peuple russe réclame la fin du génocide au Liban», «Liberté à la Palestine», «Israël = nazisme = fascisme», «Le monde arabe, assez de divergences, vous avez l'ennemi commun» clamaient leurs affiches. Le chef du PC russe, Guennadi Ziouganov, a diffusé mercredi une déclaration condamnant «l'agression sanglante d'Israël» contre le Liban qui, selon lui, a pour objectif d'«obliger les peuples arabes à se soumettre au diktat israélien». Plusieurs milliers de citoyens espagnols ont exprimé également leur colère, jeudi en début de soirée, dans le centre de Madrid pour la paix au Proche-Orient et contre la guerre déclenchée par Israël contre le Liban et les territoires palestiniens. Des banderoles, sur lesquelles étaient inscrits «Pour la paix au Proche-Orient», «Non à la guerre. Non à l'occupation» ainsi que des drapeaux palestiniens et libanais ont été arborés par les participants à cette marche à laquelle ont pris part, entre autres, le coordinateur du parti Izquierda unida (IU, gauche unie), Gaspar Llamazares, le secrétaire chargé des mouvements sociaux et des ONG au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), Pedro Zerolo, et de nombreux responsables syndicaux et du mouvement associatif. Des manifestations similaires se sont déroulées à la même heure à Barcelone, Valence, Saragosse et Valladolid. Une marche était également prévue hier à Malaga.