Alger reste austère, elle n'a pas bénéficié des habituelles opérations d'embellissement décidées souvent à la hâte. L'approche d'un rendez-vous important, le Festival panafricain (Panaf') qui doit se tenir en juillet prochain, n'a pas décidé les autorités à mener des travaux dans les quartiers de la capitale, ou du moins ceux se trouvant au centre-ville. Des « opérations d'embellissement » ont été menées au boulevard du 1er Novembre à la Basse-Casbah, mais rien n'a été engagé ailleurs. Le wali d'Alger, Mohamed Kebbir Addou, s'exprimant lors d'une session de l'APW, a affirmé que les travaux engagés sur cette rue seront généralisés partout. Les immeubles ont été « déparabolisés », chaulés et les rues adjacentes bitumées en partie. Même l'Epic de wilaya EGCTU a été mise à contribution puisqu'elle installera des abribus à l'entrée de la station de la place des Martyrs sur lesquels des portraits du président candidat furent collés. Cela n'a pas fait que des heureux. Les habitants se plaignent du fait que les services des APC et les entreprises des EPIC de wilaya « ne réagissent qu'à l'occasion » de la visite officielle du président de la République. A l'occasion de sa dernière sortie, la place du 2 Mai où a été érigée la statue d'un docker fut d'ailleurs réaménagée. La station des étudiants, abandonnée, a elle aussi « bénéficié » de cet aménagement décidé pour « plaire au Président ». Sur tout le parcours du Président, ou le long des routes où l'on soupçonnait le passage du convoi présidentiel, tout a été chaulé et retapé. L'éternel chantier du collecteur intercommunal, CIC, a été fermé au « regard soupçonneux » du Président. Un paravent a été installé à cet effet au-devant des deux entrées du chantier à l'occasion de la visite pour être enlevé tout de suite après. Grand étonnement des riverains et des piétons qui traversent cet axe. « Win ichouf Ahmed, (là où c'est visible pour Ahmed), c'est toujours cet adage qui se vérifie. Mais le président en demande-t-il autant ? », s'indigne un commerçant du coin. Toute honte bue, des P/APC, qui se font oublier le reste de l'année, mènent des opérations tambour battant, mais qui ne bénéficient guère aux administrés. Puisque seuls les grands boulevards sont souvent pris en considération et les quartiers ne sont visités qu'occasionnellement.