Sur le principe de la réunification des rangs du FLN, tout le monde est d'accord, mais les deux parties entrées en adversité à Oran semblent s'ignorer, diplomatiquement il est vrai, et aucune n'est prête à répondre aux sollicitations de l'autre pour une action commune. La dernière en date, entamée avant-hier, devait concerner les membres du Conseil national (CN) (13 à représenter officiellement Oran dont trois membres du comité exécutif). Tête de file des redresseurs irréductibles et occupant provisoirement le siège de la mouhafadha en attendant les moutures des statuts et du règlement intérieur, le colonel Abid a été destinataire d'une invitation qu'il a déclinée, car, selon lui, la rencontre devait se tenir à Dar Diaf. Quoi qu'il en soit et sur la base de cette réunion, il a été décidé l'organisation d'une conférence de presse qui a eu lieu dans la matinée d'hier, à la kasma 5 (Saint Eugène). Le colonel Abid, en déplacement, a confié qu'il n'était pas informé de la tenue de cette conférence animée par Mahmoud Si Youcef et Noureddine Boukhatem (actuel maire d'Oran), en leur qualité de membres du comité exécutif, et à laquelle ont participé d'autres membres du Conseil national, mais aussi Djelloul Brahma (P/APW) qui ne figure pas dans la liste du CN. Les animateurs de la conférence de presse ont insisté sur la nécessité de se conformer aux lois. Parmi les projets en préparation par la direction centrale, le département chargé de l'organique devra superviser le déroulement des élections à l'échelle des kasmas. Selon M. Si Youcef, le 8e congrès a eu comme conséquence la modernisation du parti, tout en gardant un cachet traditionnel. Cette phase est importante car elle permettra, plus tard, l'élection du mouhafedh, un poste actuellement vacant. A Oran, le problème se pose avec insistance à cause de la multiplication des kasmas parallèles. Officiellement, il ne devra y avoir que 40. Les membres du CN présents à la conférence se sont donné comme tâche de mener une campagne de sensibilisation, dans le but d'appeler les militants à se conformer aux textes actuellement en phase d'élaboration. Au siège de la mouhafadha, le colonel Abid, qui affiche lui aussi un discours conciliant, n'est pas partie prenante de cette initiative et dit lui aussi que les portes sont ouvertes pour tous et sans exception.