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« Un ministre ne peut décider seul de la production de pétrole et de gaz »
Mohamed Benhaddadi. Professeur associé à l'école polytechnique de Montréal :
Publié dans El Watan le 07 - 03 - 2010

GDF-Suez a intégré le gazoduc Nord-Stream lancé par les Russes, qu'est-ce-que cela peut avoir comme significations pour le marché du gaz européen ?
Il faut savoir que GDF-Suez est un géant dans la distribution du gaz et un acteur de tout premier plan dans le domaine du GNL mais elle est absente dans l'amont. À l'opposé, Gazprom détient les plus grandes réserves mondiales de gaz et veut se positionner dans l'aval. Cet accord est donc mutuellement avantageux car la synergie entre les deux groupes est évidente. Par ailleurs, le projet pharaonique North Stream a pour but d'acheminer 55 gm3 de gaz russe en Europe via la mer Baltique, contournant de ce fait l'Ukraine et ses problèmes récurrents de transit de gaz. Ceci dit, c'est beaucoup plus complexe que cela et les Européens ont déréglementé le secteur gazier pour, entre autres, éviter les monopoles. L'intégration de GDF-Suez au projet est, de ce fait, plus un échange de bons procédés et une autre preuve de la crédibilité du projet. Le marché européen ne serait pas bouleversé car il est encore inassouvi et aurait besoin d'appréciables quantités supplémentaires de gaz.
Gazprom et Sonatrach avaient été accusées de faire une alliance pour contrôler les approvisionnements européens, est-ce que cette intégration de GDF-Suez ne contredit pas cette thèse ?
Effectivement, certains devraient d'abord balayer devant leurs portes avant de s'ériger en moralisateurs ou donneurs de leçons. Déjà la création de GDF-Suez n'a pas respecté certaines règles de base du marché puisqu'elle a été décidée politiquement pour faire face à une OPA hostile. Même la raison invoquée lors de la création de ce méga-groupe, assurer la sécurité des approvisionnements énergétiques, s'est avérée être juste un alibi pour mousser la naissance d'un 2e groupe énergétique d'envergure mondiale. Quand on voit ces mêmes milieux politiques porter un jugement sur la LFC algérienne, on peut se poser la question si on est sur la même planète.Par contre, la prise de participation de 10% de GDF-Suez dans le projet North Stream de Gazprom est en symbiose avec la vocation de grand distributeur d'énergie de Suez.
Quant aux inquiétudes suscitées par le pseudo-rapprochement Gazprom-Sonatrach, elles découlent de l'appréhension engendrée par la naissance d'une organisation gazière analogue à celle de l'OPEP. Là, encore une fois, le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) est libre de constituer l'organisation qui sied le mieux à l'intérêt de ses membres. Les pays développés en font de même au sein de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui, faudrait-il le rappeler, a été constituée pour défendre les intérêts des pays développés et en réaction aux actions de l'OPEP.
Est-ce que cette alliance entre GDF-Suez et Gazprom ne gênera-t-elle pas Sonatrach qui approvisionne en partie le marché européen ?
Au-delà de cet accord, il y a, me semble-t-il, deux paramètres fondamentaux. D'abord, c'est peut-être un mal pour un bien car il va falloir que l'on se pose les bonnes questions. L'Algérie a-t-elle besoin d'augmenter ses exportations de gaz et ses réserves de change ? Les réserves de gaz sont-elles réellement de 4500 gm3 ou beaucoup moins ? Il n'appartient pas à un ministre de décider seul quelle doit être notre production de pétrole et de gaz ; par contre, il peut gagner en crédibilité en encourageant un large débat. L'autre fait marquant est que malgré des cours désastreux en 2009, un avenir radieux attend le gaz naturel. Ce gaz est un concurrent du mazout pour le chauffage et du charbon pour la production d'électricité. Or, il est deux fois moins polluant que le premier et 2,5 fois moins que le second.
L'environnement est le défi majeur du présent siècle et ce n'est pas de l'optimisme béat que de réaffirmer que l'avantage du gaz dans ce domaine va le faire émerger encore plus dans les années à venir. Il faudrait donc veiller à ce qu'il nous en reste le plus possible. Il faut regarder autour de soi et savoir quelle expérience serait tentante et laquelle serait à méditer. Concernant l'expérience à méditer, je souhaite vous résumer la situation du Canada. Il faut savoir qu'en Amérique du Nord, la déréglementation du secteur gazier s'est faite les années 1980 et, au Canada, le gouvernement a alors abrogé la loi qui imposait aux entreprises de faire des découvertes de gaz au moins égale aux quantités à exporter. La conséquence a été l'ouverture totale de toutes les vannes et le Canada est devenu le 2e exportateur mondial de gaz, alors qu'il est en 19e position en termes de réserves.
Le ratio production/réserve est inférieur à 10 ans et l'est du pays connaît une floraison de terminaux méthaniers dont le premier a ouvert l'année passée. Le 2e exportateur mondial de gaz s'apprête donc à switcher en mode importation même s'il y a beaucoup de perspectives avec le développement des schistes et des réserves de l'Arctique. Cette situation, quelque peu burlesque, a découlé de l'absence d'une politique nationale gazière car le pays est fortement décentralisé et les ressources naturelles appartiennent aux provinces qui les exploitent à leur bon escient. L'Algérie, même si c'est un pays fortement centralisé, n'est pas à l'abri de pareille mésaventure, du fait de l'opacité dans la gestion des ressources naturelles. Pour revenir à votre question, il faut dire que dans les relations entre entreprises, tout comme entre Etats, il n'y a pas de place pour la philanthropie. C'est une dynamique perpétuelle et Sonatrach ne devrait pas être gênée outre mesure, surtout qu'elle a des atouts à faire valoir, où la fiabilité des approvisionnements et la maîtrise du GNL ne sont pas des moindres.


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