La 2e marche hebdomadaire contre le système, à laquelle a appelée le Cnapeste-Béjaïa, le SNTE, l'Unpef, auxquels s'est joint le Satef, hier à Béjaïa, n'a pas connu une grande adhésion des enseignants. Cette défection qui a été enregistrée dans les rangs des syndicats initiateurs n'est pas forcément due aux fermetures des RN75 et RN09 – reliant respectivement Amizour et les villes de l'est de la wilaya à la capitale des Hammadites –, ni à la pluie qui a marqué cette journée d'hier. Pour cause, même le mot d'ordre de grève qui devait accompagner cette manifestation a été très peu suivi à travers la wilaya. Désormais, l'idée de la grève générale dans tous les secteurs d'activité ne fait pas l'unanimité, tant qu'elle n'est pas généralisée à travers les autres wilayas. «Les syndicats s'engagent, pouvoir dégage !», un des slogans scandé hier par les enseignants reflète, certes, une réalité locale, mais qui a beaucoup à gagner si elle s'étend aux autres secteurs et à travers le pays, de l'avis de quelques participants. Ce ne sont pas plus de 300 enseignants qui ont battu le pavé de la maison de la culture Taos Amrouche vers le palais de justice. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au chef d'état-major, Ahmed Gaïd Salah, et au gouvernement illégitime de Bedoui. Rejetant «la mascarade électorale du 12 décembre 2019», les syndicalistes plaident pour «la mise en place d'un processus transitionnel qui consacrera la justice sociale dans un Etat démocratique et républicain et une justice libre et indépendante». Arrivés devant le palais de justice, les manifestants ont réitéré leur soutien aux détenus d'opinion et politiques, en revendiquant, aussi, «la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d'opinion, le respect des libertés individuelles et collectives». Afin de constituer un front commun, élargir la dynamique de contestation et obtenir un meilleur impact, le Satef, qui vient de rejoindre la marche d'hier, a proposé des «actions par rotation ou à faire de la journée de mardi une journée des masses laborieuses afin de donner un prolongement politique à la révolution, au niveau local et national». L'idéal, pour de nombreux syndicalistes, ce serait que la famille de l'éducation rejoigne la marche des étudiants et de la communauté universitaire, qui est appuyée chaque mardi par la société civile, des élus et parlementaires ainsi que les syndicats et partis de la Convention de Béjaïa dans leurs différences.