Un pan de la 5e année du triomphe de la Révolution conduite par Fidel Castro est visible à travers une remarquable exposition de photographies en noir et blanc, réalisées par le photographe mexicain Rodrigo Moya. Organisée par l'ambassade d´Espagne en Algérie, l´Institut Cervantes d´Alger et l´Agence espagnole de coopération internationale, cette exposition dévoile, pour la première fois, à l'échelle internationale, les photographies de l'auteur Rodrigo Moya. Des clichés en noir et blanc qui ont été exhumés l'année dernière, après 45 ans d'oubli « involontaire ». En tout, ce ne sont pas moins d'une vingtaine de photographies artistiques saisissantes qui se donnent à voir avec beaucoup d'intérêt. Armé de son boîtier, le reporter-photographe, Rodrigo Moya, âgé aujourd'hui de 76 ans, a, en 1964, effectué à Cuba un travail essentiellement journalistique. Les photos en question ont été prises pendant quatre semaines dans différents endroits de l'île. « Les émotions que j'ai ressenties, jour après jour, cet été-là, se sont infiltrées de ‘‘mes circuits neuronaux'' jusqu'au film de mon appareil photo », explique-t-il. Au cours de cette année (1964), le mexicain Rodrigo Maya fait la connaissance de Che Guevarra et fera une vingtaine de photographies du Che. Il profitera de cette occasion pour photographier également Fidel Gastro et Vilma Espin. Flash-back : alors que le Commandante « Che » Guevara est dans le gouvernement en qualité de ministre de l'industrie, le photographe est contacté par ce ministère pour une entrevue de quinze minutes. La discussion durera finalement deux heures, où le photographe prendra 19 photos avec le reste du film qui lui restait dans l'appareil. Flash-back, pour les besoins de la présente exposition intitulée « Cuba mia ». Le décor est planté sur l'île de Cuba en cette 5e année du triomphe de la Révolution conduite par Fidel Castro. Les photos dévoilent des moments forts de la vie révolutionnaire et quotidienne cubaine. Parmi cette panoplie de clichés, on retrouve les titres « Che gallardo », « Che jovial », « Che melancolico » « Che locuaz », « Che Guevara » « Fidel Castro » .« Milicianos » (les partisans) est une photo montrant un couple de soldats. « Estudiantes de agronomia » (étudiants en agronomie) met en avant-plan de jeunes étudiants, plateau vide en main, s'apprêtant à rejoindre le réfectoire de leur campus. « Izar la bandera » montre une bande d'enfants innocents hissant le drapeau national. Le regard est happé par des photos dévoilant des ouvriers s'attelant à leurs tâches quotidiennes dans une usine de cigares ou encore faisant la fête dans un espace public. Rodriguo Moya est convaincu que « le phénomène de la révolution cubaine a réactivé l'espoir que les dictatures, qui ont marqué notre histoire, n'étaient pas si invincibles, comme les faisaient paraître les pensées serviles ou résignées des gouvernants, académiciens et intellectuels. Pour des millions de Latino-Américains, Fidel Castro, Raul Roa, Che Guevara, Camilo Cienfuegos, Vilma Espin ou Aideé Santamaria se sont convertis en héros bien avant de monter au pouvoir le premier janvier 1959, il y a un demi-siècle ». En somme, ces photographies en noir et blanc ont le mérite de raconter par l'image certains détails précieux de l'été 1964, où Ernesto Che Guevra était encore en poste.