La révision de la Constitution demeure l'une des principales revendications du FLN. Elle se situe juste après le projet de la réconciliation nationale. Le secrétaire général du vieux parti, Abdelaziz Belkhadem, a réaffirmé, hier, la position de son parti par rapport à cette question. « Je persiste et signe que nous sommes - au FLN - pour une révision de la Constitution et pour l'amendement de certaines de ses dispositions », martèle-t-il, en réponse à une question d'un journaliste. Il a affirmé, dans le point de presse tenu juste après l'ouverture de l'université d'été du parti dont les travaux se poursuivront jusqu'au 31 août, que certains articles de la Constitution devraient être modifiés, sans les citer ni préciser la nature du changement souhaité. Une chose est sûre : l'ex-parti unique fera de cette bataille pour la réforme constitutionnelle la sienne. S'agit-il d'un vœu du président du FLN, Abdelaziz Bouteflika ? Le RND est non seulement contre cette révision constitutionnelle, mais il compte en plus mobiliser toutes ses forces pour contrecarrer ce projet. Dans son long discours d'ouverture, prononcé dans la salle des conférences de l'université de Boumerdès devant quelque 1200 participants et une poignée d'invités, M. Belkhadem revient sur les bons « résultats de la concorde civile » pour mieux aborder le projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, proposé à référendum le 29 septembre prochain. C'est une question « déterminante », qui, poursuit-il, « avec son résultat heureux, ouvrira une ère nouvelle pour notre cher pays, une ère qui connaîtra la paix, la stabilité et la prospérité ». Le ministre d'Etat et représentant personnel du président de la République - qui poursuit, de son côté, sa campagne pour le référendum sur la charte à Béchar - considère le rendez-vous du 29 septembre 2005 comme « décisif » dans l'approfondissement du processus de la concorde civile. Le projet de charte, ajoute M.Belkhadem, « s'inscrit dans le cadre de cette nouvelle vision prometteuse... ». Il indique, aussi, que son parti est concerné en premier lieu par la campagne pour ce projet du chef de l'Etat et que « la paix est une réalisation qui n'aurait pas pu être concrétisée n'était l'adhésion massive des Algériens à travers leur approbation du projet de la concorde civile ». Il invite ainsi ces derniers à relever le défi pour mener à terme le « processus de restauration de la paix et de la sécurité dans le pays ». « Nous sommes conscients que ce que nous avons enduré pendant plus d'une décennie est la plus terrible expérience terroriste dans l'histoire récente », souligne-t-il devant une assistance qui ne paraît pas broncher. Il continue : « Le défi auquel nous sommes confrontés, tous, est de trouver le moyen de relever le pays et de le sortir définitivement de ce tunnel de l'obscurantisme. » Le projet du président Bouteflika constitue, pour lui, « une chance historique pour les forces nationales, en premier lieu les militants de notre parti qui doivent se mobiliser pour réussir le référendum ». Il appelle, en outre, ses militants à « dresser un barrage aux clientélistes qui marchandent avec le sang du peuple à travers leurs surenchères politiciennes ». Il refuse « l'extrémisme politique, quelle que soit sa couleur ». Revenant sur le contenu de la charte de M. Bouteflika, le SG du vieux parti confirme que « non seulement ce texte interdit le retour du FIS dissous, mais il interdit à tous ses ex-dirigeants et ceux qui étaient impliqués dans la tragédie nationale d'adhérer à un autre parti politique ». Autrement dit, les ex-dirigeants du FIS dissous sont exclus définitivement du champ politique. Il nie l'existence d'une crise calfeutrée au sein du FLN et préfère parler de « mécontentement compréhensible » de certains militants qui ne figuraient pas parmi les 7500 représentants des 1500 kasmas élus par leur base.