« Seules les familles des victimes ont le droit moral de pardonner ou non. Personne d'autre ne doit le faire. » Voila un avis exprimé, hier, par un militant qui résume, peut être, la position de son parti, le MDS, qui a tenu ce week end à expliquer son rejet à l'égards de la charte pour la réconciliation nationale. C'était lors d'une rencontre qui a regroupé les militants de ce parti, en son siège sis à Plateau Saint Michel. « Justice et vérité » tels sont les leitmotivs du Mouvement Démocratique et Social. Ces mots sont, pour ce parti, un peu comme des préalables à tout processus de réconciliation. « Comment amnistier alors que l'on ne connaît même pas les égorgeurs ? », s'interroge, d'emblée, un intervenant. « Je n'ai pas de haine contre les terroristes, explique-t-il, mais je veux une réparation morale par une condamnation de justice. C'est une question de principe. » « Ce n'est pas une réconciliation nationale, vis-à-vis des chômeurs. Elle concerne 600 terroristes mais pas la nation toute entière », regrette-t-on au MDS. Pour certains militants de l'ex-Parti de l'avant-garde socialiste, (PAGS), Les préalables « Il ne pourrait y avoir de réconciliation sans la restitution des libertés individuelles et collectives. Cela doit passer, d'abord, par la levée de l'état d'urgence, l'ouverture des médias lourds publics. » Car au MDS l'on est convaincu que « le débat est tronqué dès lors que les tenants du « Non » ne peuvent pas accéder à la télévision et aux radios publiques. » Situation qui ne peut, aux yeux du MDS, « qu'asseoir et maintenir l'unanimisme. » Certains militants ne voient aucune utilité d'organiser un deuxième référendum pour un texte qui est exactement le même que celui de la « concorde civile », déjà plébiscité par voie référendaire, il y a six ans. Un autre militant notera la « banalisation de l'impunité vis-à-vis du terrorisme », devant le silence radio, observé par des personnalités politiques qui ne se sont pas positionné à l'image de Hamrouche, Ghozali, Rédha Malek et bien d'autres. Mais les plus modérés parmi les militants du MDS ont, tout de même, noté, avec une « relative satisfaction », le recul du pouvoir par rapport à la réhabilitation du FIS et l'amnistie générale qui ne sont pas consacrées dans le texte de la charte. Cette tendance se dit être, plutôt, pour « une justice qui réhabilite des victimes du terrorisme. » Et M. Kateb, de soumettre à débat toute une batterie de propositions pour « muscler », un peu, la campagne du non, censée être « active », selon les termes de la déclaration du dernier conseil national. Parmi ces mesures figurent la nécessité d'aller, en rangs serrés, avec les autres partis, tenant du « Non », à l'image du FFS et du RCD, mais également un rassemblement, même symbolique, devant le théâtre Abdelkader Alloula, à Oran. En plus de l'hommage qui sera rendu à feu El Hachemi Cherif, le 15 septembre, une rencontre est déjà programmée à la maison du peuple à Alger.