Le remboursement du médicament connaît depuis des années de nombreuses insuffisances. Les conditions dans lesquelles se fait le remboursement posent de nombreuses difficultés pour les malades assurés sociaux et reste un sujet de débat au sein des différents intervenants : pharmaciens, importateurs, producteurs et consommateur. D'aucuns estiment que la Caisse de sécurité sociale algérienne est la plus « généreuse » au monde, ce qui entraîne des déséquilibres financiers importants. Un état de fait que les pouvoirs publics reconnaissent, en premier lieu le ministère du Travail et de la Sécurité sociale qui supporte le poids des dépenses faramineuses. Tayeb Louh n'a pas manqué de déclarer lors d'une de ses sorties médiatiques que les caisses de sécurité sociale risquent la faillite. Il avait annoncé que la facture pour le remboursement des médicaments a atteint en 2004 les 41,5 milliards de dinars. La tendance est toujours à la hausse pour 2005, selon Mme Chentouf, la directrice de la sécurité sociale au niveau du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Pour elle, la meilleure manière de corriger ce déséquilibre est de mettre en place les mécanismes et les outils réglementaires. L'option du tarif de référence, qui n'a jamais été appliqué bien que des arrêtés ont été publiés en 1996 et en 2001, est incontournable. « C'est ce qui fera face à certaines incohérences et abus en matière de remboursement de médicaments. Les études sont en cours et les résultats sont très avancés. Il sera (prix de référence) fixé sur la base de plusieurs critères et selon la situation du marché actuel », a-t-elle annoncé. Selon elle, les dispositions réglementaires qui fixeront ce tarif de référence seront prochainement annoncées. La loi de finances complémentaire fait obligation aux différents intervenants (producteurs, importateurs, pharmaciens, etc.) d'appliquer toutes les dispositions concernant le médicament et des mesures répressives sont prévues. D'après elle, il y a cinq articles qui sont consacrés à ces questions. Mme Chentouf est convaincue que le remboursement du médicament sera désormais mieux maîtrisé. « Les nouvelles dispositions réglementaires renforcées par des mécanismes pratiques décourageront la fraude et réduiront les dépenses. » Ce qui constitue l'objectif principal de la Sécurité sociale. A travers cette option, c'est la promotion et la généralisation du générique qui sont visées. La directrice de la sécurité sociale, Mme Chentouf, a tenu à signaler que les actions de modernisation du système de sécurité entamées depuis quelques années contribueront à la réussite de la politique engagée par le département de Louh. « Ce qui nous permettra aussi d'améliorer les prestations et mieux préserver les dépenses. » Elle cite, entre autres, le renforcement de l'offre de la carte du tiers payant qui a atteint près de un million de bénéficiaires. Sur cet aspect, son collaborateur, Dr Bourkaib, souligne que cette carte à un double avantage pour le malade chronique. Il est à la fois social et bénéfique pour l'assuré social qui peut s'approvisionner chez n'importe quelle pharmacie et se faire rembourser à 100%. Elle a fait également référence à la réorganisation du contrôle médical avec le recrutement de médecins-conseil. Concernant la carte à puce, Mme Chentouf a annoncé que l'appel d'offres national et international vient d'être lancé. La mise en place de tous ces mécanismes permettra à la Sécurité sociale, selon elle, de fonctionner normalement et devenir un système performant. A noter que 33 nouvelles DCI ou dosages nouveaux viennent d'être ajoutées à la liste des produits pharmaceutiques remboursables. Une liste qui comporte aujourd'hui 1073 DCI soit 3000 marques. Pour rappel, il est à signaler que 3200 médicaments sont enregistrés dont 750 essentiels.