En 1999, un projet de construction de 1500 logements a donné beaucoup d'espoir aux habitants de la localité mais rien n'a été concrétisé. Entassées parfois jusqu'à 8 membres par chambre, les familles de Haouch Snabi, un ancien «hôtel» construit par un particulier à Sidi Maarouf, ne cessent d'interpeller les pouvoirs publics pour trouver une solution au calvaire qu'elles endurent depuis une vingtaine d'années. La semaine dernière, profitant des sorties effectuées sur le terrain par le nouveau wali, elles ont pu lui glisser un dossier et une lettre relatant les péripéties et les actions entreprises pour accéder à un logement décent, en vain jusque-là. Cette bâtisse, illicite, récupérée par l'administration en 2005, devait être évacuée et démolie. «Voilà où nous vivons, une pièce qui nous sert en même temps de salon, de chambre à coucher, de cuisine et même de sanitaires», ironise un occupant. Sa voisine enchaîne sur l'état dégradé du couloir qui contient un seul W-C pour 18 familles. «Nous n'avons pas d'eau et nous ne sommes pas connectés au réseau électrique et c'est pour cela que nous sommes contrains de recourir au piratage des lignes», avoue une femme dont le fils est parti sans donner signe de vie car ne pouvant plus supporter de telles conditions. D'autres situations dramatiques sont relatées. «Mes enfants, garçons et filles, ont grandi. Imaginez la gêne qu'il y a à dormir dans une même pièce», se plaint une autre résidante. «J'ai quatre garçons à la maison et mon unique fille est obligée d'aller chez la voisine pour se changer», déclare avec pudeur une autre locatrice de Haouch Snabi à qui on a permis de ne plus payer de loyer, le bien étant déclaré sans existence légale. En 1999, un projet de construction de 1500 logements a donné beaucoup d'espoir aux habitants du haouch mais là aussi rien n'a été concrétisé pour eux. Mauvaises conditions de vie Pour 117 demandes, seul un quota de 40 logements a été proposé. «Nous avons dû refuser par solidarité car nous voulons une solution pour tout le monde», déclare un concerné. Des représentants de ces familles ont même sollicité le bureau d'Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). Il y a une année, face au risque d'infection dû aux mauvaises conditions de vie, «on a sollicité les services de la santé pour venir effectuer des analyses sur l'eau consommée, en général achetée par citernes mais, là aussi, en vain». En décembre dernier, les concernés ont organisé un rassemblement devant la daïra d'Es-Senia pour revendiquer leur droit. Ils ont été reçus mais la solution tarde à venir. Pour sortir du haouch, il faut traverser les rues défoncées de l'agglomération, dégradées à cause des travaux d'installation de réseaux mais jamais remises en l'état. Pas loin de là, les grands ensembles immobiliers de Haï Sabah, Haï Nour, Haï El Yasmine font rêver les mal-logés de Sidi Maârouf.