Un decret présidentiel déclenche une gréve à l'université de blida Plus de 900 étudiants de l'Ecole nationale supérieure de l'hydraulique (ENSH) ont entamé depuis une semaine un mouvement de protestation pour dénoncer le décret présidentiel n°10-315 du 13 décembre 2010. Le mouvement a même atteint, dimanche, l'université de Blida où les pavillons d'études et les blocs administratifs de plusieurs facultés ont été fermés à l'accès des fonctionnaires, étudiants et travailleurs. Des avis de grève généralisés sont affichés partout, alors que les examens du premier EMD ont été perturbés dans le département de biologie et d'architecture. L'article 1er dudit décret classe, en effet, dans la même catégorie A13 (tableau de la nomenclature nationale fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires) un détenteur de baccalauréat ayant fait cinq ans d'études à l'université plus une année pour la soutenance du mémoire de fin d'études (MFE) avec celui ayant fait quatre ans d'études, trois ans en licence (LMD) plus une année pour le master 1. Cela est perçu par les protestataires comme une dévaluation manifeste des efforts qu'ils ont fournis tout au long de leur cursus. «Cette nouvelle classification ne tient pas compte du nombre d'années d'études supérieures. Si j'avais su cela dès le début, je serais resté à Tizi Ouzou pour faire les trois ans de licence plus une année de master 1 au lieu de venir m'inscrire dans une école supérieure qui est l'ENSH», clame un protestataire, avant de poursuivre : «Pourquoi nous placent-ils dans la même case, eux pour les ‘'Lmdistes'' c'est plus théorique que pratique. 6=4, c'est absurde. Le nombre d'années et la qualité des programmes doivent être retenus comme paramètres prépondérants dans la caractérisation des cursus universitaires.» Le même cas se pose pour les détenteurs de grade de magistère pour lesquels, nous dit-on, dans le meilleurs des cas, ils doivent passer plus de quatre ans après le cycle de la graduation pour soutenir leur thèse. «Tout compte fait, cela fait plus de dix ans d'études dans le cadre de l'ancien système pour les magistères, alors que le nouveau décret classe dans la même catégorie A14 de ladite nomenclature le détenteur d'un magistère qui a fait 10 ans d'études avec le master 2, alors que cela revient à 5 ans d'études seulement pour les Lmdistes. Ça, c'est une aberration impardonnable de la part de ces politicards législateurs qui font dans le clientélisme», s'indigne un étudiant en phase de préparation d'un magistère. «80% des enseignants de l'université possèdent un magistère. On imagine donc mal qu'un détenteur d'un magistère puisse enseigner des étudiants en master en phase finale, alors que sur le plan réglementaire, ils ont le même niveau que lui», s'étonne un enseignant universitaire, tout en insistant sur l'aberration de la nouvelle réglementation. Les protestataires, qui ont délégué un groupe d'étudiants au ministère de tutelle, disent qu'ils ont eu une promesse verbale de révision de la grille de classification de la part du conseiller du ministre, mais celle-ci, déplorent-ils, n'a pas été signifiée par écrit. Dans le même contexte, des échos nous sont parvenus faisant état de préparation, au niveau de l'université Saâd Dahleb, de pétitions de protestation pour dénoncer les modalités du décret n° 10-315. Des étudiants du département d'architecture, apprend-on, ont boycotté momentanément les examens en réaction à ce décret, les mêmes initiatives se préparent du côté des départements de génie mécanique et d'agronomie de l'université de Blida, selon des échos. :