Les notables de la ville accusent les responsables locaux d'être derrière le pourrissement que connaissent tous les domaines de la vie quotidienne. La commune de Bab El Oued vit sur un volcan. Des comités de quartiers, des représentants d'habitants et des commerçants dénoncent la situation «immaîtrisable» dans laquelle évoluent les quartiers de cette commune depuis quelques années. Un rassemblement se tiendra aujourd'hui, en début d'après- midi, devant le commissariat de police de Bab El Oued et devant le siège de la wilaya déléguée, apprend-on auprès des membres actifs de la société civile de cette commune. L'action a pour objectif de «dénoncer le pourrissement dans lequel la population de Bab El Oued est condamnée à vivre». Les notables de la ville accusent les responsables locaux d'être derrière le pourrissement que connaissent tous les domaines de la vie quotidienne. L'insécurité est la préoccupation majeure des familles de Bab El Oued qui ne savent plus à quelle porte frapper afin de ne plus être sujettes aux agressions permanentes et des actes de violence récurrents. L'insécurité est vécue quotidiennement : «Des gangs viennent d'autres localités, sèment la terreur parmi la population et imposent leur diktat avec des armes blanches. Nous les avons vus se balader avec des fusils harpon et des chiens dangereux», dénoncent les représentants des quartiers. L'insécurité est accentuée avec l'étendue du marché informel. «Des vendeurs n'hésitent pas à se faire épauler par des individus armés pour s'imposer sur les trottoirs, qui sont ainsi squattés tout le temps», accusent les notables de Bab El Oued dans une lettre ouverte adressée au président de la République, dont El Watan détient une copie. «Nous doutons des rapports faits par nos responsables concernant la sécurité et les conditions de vie dans notre commune», soulignent les auteurs du document, qui accusent également le ministre de l'Intérieur de négliger cette situation sécuritaire en se contentant «de poser, chaque 10 novembre, une gerbe de fleurs à la mémoire des victimes des inondations». Le rassemblement sera également pour dénoncer l'état de dégradation «avancé» du cadre de vie. L'échec de l'APC dans sa mission de l'entretien et d'hygiène dans les quartiers est mis à l'index par la société civile de cette commune, qui dénonce l'inertie des autorités publiques : «Des quartiers entiers croulent sous les ordures», dénonce-t-on également. La fermeture de plusieurs routes à la circulation automobile par des responsables locaux, sans aucune justification juridique, est également dénoncée. «On ne peut plus circuler librement devant nos portes. La ville étouffe et les responsables n'ont rien trouvé comme solution que de fermer ces voies», se plaint-on également. C'est donc un véritable SOS que lancent les notables de Bab El Oued, qui craignent que la tension vécue au quotidien ne dégénère. «Nous ne voulons certainement pas que des actes de vandalisme aient lieu dans notre quartier. Et il est inadmissible que la commune continue à être gérée de cette façon», soulignent les représentants des habitants de la même commune.