«L'améliorant est une matière à ne pas congeler», avertit le président de l'Union nationale des boulangers et pâtissiers, Youcef Kalafat, qui indique que cet ingrédient pourrait être à l'origine de certaines maladies. Pire, il avance que «l'améliorant est contre-indiqué aux bébés et aux femmes enceintes». M. Kalfat affirme que «les composantes de l'améliorant sont un secret professionnel du fabricant qui ne donne aucune indication sur l'emballage». De plus, certains boulangers mal intentionnés, selon lui, mettent un excès d'améliorant pour accélérer la cuisson et augmentent ainsi le nombre de fournées. Il cite un indice visible à l'œil nu, la couleur du pain suspect est sa couleur rougeâtre. De son côté, le fabricant d'améliorant et importateur de levure en Algérie, SAF Djazaïr, contacté pour en savoir plus sur la composition de cet ingrédient ajouté au pain, a indiqué que «la société ne peut révéler cette composition, car cela relève du secret commercial», selon le conseiller du président de SAF France, Claude Lemoine, qui s'exprimait au téléphone. SAF Djazaïr dispense des formations pour les boulangers algériens afin de mieux utiliser l'améliorant produit par eux et la levure. Les importateurs de fours rotatifs se défendent Pour leur part, les importateurs des fours rotatifs, comme la Sarl SAMOS, représentant plusieurs marques allemandes, françaises et italiennes en Algérie dont les prix varient entre 13 000 et 16 000 euros, expliquent au téléphone que «la qualité du pain ne dépend pas du four» et incrimine «le prix administré du pain et de la farine». L'interlocuteur, qui n'a pas souhaité être cité, a cependant signalé qu' «il existe des fours tubulaires très avantageux dont la durée de vie est de 40 à 50 ans qui ne nécessitent pas l'usage de l'améliorant dans le pain», sans en dire plus. Interrogé sur la part dans le chiffre d'affaires des fours rotatifs vendus aux boulangers, il répondra : «La boulangerie ne rapporte rien au prix de 8 DA la baguette». Son concurrent, DACE, une multinationale chinoise, et représentant en Algérie de la marque allemande Werner, reprise par le sud-africain Macadams, vend des fours rotatifs à bruleur à gaz ou au mazout pour 250 baguettes ne commentera pas la responsabilité indirecte de ces fours dont la part des ventes dans le chiffre d'affaires constitue 40% . Selon la responsable commerciale, Samira Zouakh, les prix des fours varient de 255 000, 420 000, 800 00 DA voire plus pour les plus grands. Les améliorants seraient «cancérigènes» Le directeur d'une école privée fraîchement agréée en qualité-hygiène, sécurité et protection de l'Environnement (QHSE), Abdellah Seddiki, affirme au sujet du rôle et des risques pour la santé de l'ajout de l'améliorant dans la fabrication du pain qu'il a eu la même réponse de la part des boulangers du coin (à Mohammadia). Ces derniers disent, selon lui, que «dans les fours rotatifs la pâte retombe, sans cet améliorant ». Il ajoutera : «Ici àMohamadia, des contrôleurs du ministère du Commerce semblent passer régulièrement». Toutefois, son médecin pense que «ces améliorants sont cancérigènes». S'agissant de la règlementation, il soulignera : «Nous avons des textes pour tout, mais leur application est plutôt rare». Interrogé sur cet éventuel danger de l'améliorant dans le pain, une source sanitaire, ayant requis l'anonymat, fait savoir qu'une étude est en cours pour déterminer la toxicité de certains ingrédients alimentaires.