Toutes les «chorégraphies», les mises en scène maquillées et les chimères orchestrées localement dans l'ex-capitale de Juba II ne sont plus en mesure de dissimuler l'amère réalité d'une ville côtière au passé illustre qui baigne, aujourd'hui, entre l'anarchie et l'insalubrité. Bien entendu, les décors et les comportements qui caractérisent le quotidien sont choquants. Des dizaines de commerçants et des citoyens, associés à cet élan de contestation, viennent enfin de décider de saisir à travers une pétition signée, le chef de l'exécutif de la wilaya, afin de l'exhorter à sauver leur ville de ce cauchemar, qui ne cesse de prendre de l'ampleur, un tsunami. Face aux multiplications des agressions et des gestes intolérables dans des pays qui se respectent, au développement effréné de l'anarchie et des activités commerciales illicites, à l'inquiétante insalubrité des espaces publics, de surcroît à l'approche du Ramadhan, et craignant l'irréparable, des commerçants du marché communal et d'autres rues ont préféré saisir le wali, en raison, à juste titre, de l'absence de l'autorité de l'Etat dans cette ville. Ils espèrent que le chef de l'exécutif prendra des mesures auprès des responsables censés instaurer un climat serein et convivial, d'éradiquer le désordre, et de réinstaurer l'autorité de l'Etat et la légalité. L'esprit mercantile et l'impuissance qui caractérisent la gestion quotidienne de «cette république bananière», ont malheureusement plongé la ville de Cherchell au fond de l'abîme. D'autres localités de la wilaya se trouvent dans une situation identique. Heureusement, un petit nombre de petites APC émergent du lot, selon leurs moyens, pour s'illustrer au milieu de cet environnement hostile et rejeté par les citoyens. «Les wilayas de Tizi Ouzou et de Constantine viennent de donner l'exemple, nous déclare ce fonctionnaire en retraite, alors qu'attend notre wilaya pour l'assainissement des places publiques», s'intérroge-t-il.