L'objectif de la 9e édition de la Fête du bijou de Beni Yenni est de redorer le blason d'une profession ancestrale menacée de disparition. «La cherté de la matière première a provoqué la hausse des prix du bijou traditionnel. Le kilo d'argent brut, qui était affiché à 50 000 DA, est cédé actuellement à 145 000 DA», nous a expliqué un artisan de la région. Le coup d'envoi de la 9e édition de la traditionnelle Fête nationale du bijou a été donné, jeudi, dans la localité de Beni Yenni, à 45 km au sud-est de Tizi Ouzou, en présence du directeur du tourisme, du directeur de la Chambre de l'artisanat et des métiers ainsi qu'une représentante de l'APW. Cette manifestation, organisée par le comité des fêtes de la commune, regroupe plus d'une quarantaine d'exposants issus de huit wilayas, comme les artisanats de Djelfa, Ouargla, Adrar, Sétif, Aïn Témouchent, Ghardaïa et Tamanrasset qui exposeront leurs produits au CEM Larbi Mezani, et à la maison de jeunes de Beni Yenni. L'objectif de cet événement est de «relancer la filiale dans une conjoncture économique complexe. Nous voulons aussi, à travers cette fête, procurer à nos concitoyens un moment de détente», a déclaré, lors de la cérémonie d'ouverture, M. Boumaza, président de l'APC, qui a estimé qu'il y a un manque de moyens pour donner un nouveau souffle à l'activité artisanale qui est en péril dans la région. «Notre souci est de redorer le blason d'une profession ancestrale menacée de disparition. La bijouterie de Beni Yenni, qui a démarré au XIVe siècle doit retrouver sa place d'antan», nous a précisé un organisateur. Notons aussi, qu'au programme de cette édition figurent d'autres activités d'animation et des journées d'étude sur l'artisanat et les arts traditionnels. Des galas artistiques sont également au menu de cette manifestation. «Nous avons prévu d'organiser une tombola pour les visiteurs. Une voiture, une moto et un téléviseur seront mis en jeu. Les lauréats seront connus à l'occasion de la cérémonie de clôture de cette édition», a ajouté le même organisateur qui estime, par ailleurs, que toutes les conditions sont réunies pour le déroulement de la fête du bijou sous de bons auspices. De l'argent ou de l'or Par ailleurs, en sillonnant les différents stands mis en place, nous avons remarqué que les prix des bijoux traditionnels connaissent une flambée remarquable. «Il y a des prix qui ont triplé par rapport à l'édition précédente», a relevé un visiteur. «Les prix affichés sont vraiment exorbitants», nous dira une femme venue, dit-elle, pour acheter un lot de bijoux traditionnels. De leur côté, les organisateurs et les artisans expliquent cette hausse des prix par le manque de matière première. «Vous savez, il y a quelques mois, un kilo d'argent brut était affiché à 50 000 DA, tandis que maintenant, il est cédé à 145 000 DA. La cherté de la matière première, le poids de la fiscalité, le manque de circuits d'écoulement etl'absence du tourisme ont provoqué cette flambée des prix», nous a souligné un artisan en bijouterie. La région de Beni Yenni, qui culmine à plus de 900m d'altitude, sur les hauteurs du Djurdjura, recèle des potentialités touristiques attrayantes. Elle est une localité merveilleuse et pleine de beauté notamment avec des sites magnifiques et des panoramas féeriques. Elle est, durant cette semaine, la capitale du bijou traditionnel berbère jusqu'au 22 juillet. Comme à chaque édition, la fête permettra à Beni Yenni, commune natale de l'écrivain et l'anthropologue Mouloud Mammeri, de rompre avec la monotonie quotidienne et sortir de sa torpeur. Elle est au rendez- vous avec l'art et la culture.