Les employés des chantiers du bâtiment au niveau de la localité de Tamda (20 kilomètres à l'est de Tizi Ouzou) évoluent dans des conditions sociales peu reluisantes. Ils trouvent des difficultés à subvenir aux besoins de leurs familles et à faire face à la cherté de la vie. Ils perçoivent des salaires dérisoires après un dur labeur.Des salaires qui ne sont pas souvent perçus à temps. Ils continuent toujours de rêver de lendemains meilleurs. Certains parmi ces travailleurs que nous avons rencontrés, nous ont fait part de la précarité dans laquelle ils se débattent au quotidien. «Nous menons une vie très difficile. C'est vrai que ces derniers temps, les conditions de travail se sont globalement améliorées dans le chantier où je travaille. Mais les salaires des employés demeurent toujours insignifiants. Moi, à titre d'exemple, je n'arrive plus à assurer une vie décente à ma famille composée de 8 personnes, dont 3 scolarisées. Je touche 18000 dinars par mois. Et avec les changements effectués dernièrement dans les transports, presque un quart de ma paye est réservé pour les frais de transport. Cela sans parler par ailleurs des prix des produits alimentaires qui connaissent une augmentation considérable en ce mois de jeûne», nous a raconté, indigné, un homme d'une quarantaine d'années, employé dans un chantier près du campus universitaire Mouloud Mammeri de Tamda. «Deux de mes enfants scolarisés, ajoutera-t-il, sont contraints de travailler pendant la période des vacances d'été pour qu'ils se permettent d'acheter des vêtements et des affaires scolaires. Ils n'ont pas la chance de se reposer et profiter comme tout le monde de la saison estivale.» Un autre travailleur dans le chantier à côté, la trentaine, lui, se plaigne du retard dans le paiement des salaires. Selon notre interlocuteur, les employés du chantier où il travaille n'ont pas perçu leurs payes depuis deux mois. Il révèle aussi qu'il a dû s'endetter -comme l'a fait la majorité de ses collègues- auprès de son voisin pour pouvoir nourrir ses enfants. «Nous avons réclamé nos payes à plusieurs reprises. En vain. On nous fait attendre encore !», regrette-il, tout en espérant avoir son salaire la fin du mois en cours. Nous avons également rencontré à Tamda de nombreux étudiants des communes limitrophes qui consacrent leurs vacances à un dur travail, et sans aucune couverture sociale, pour pouvoir prêter main forte à leurs parents. «Les 4000 dinars dont nous bénéficions chaque trimestre sont vraiment insuffisants. Je dois donc travailler pendant toute la durée des vacances d'été afin de gagner un peu d'argent et faire face aux dépenses de l'entrée scolaire», nous a dit un jeune étudiant à l'université de Tizi Ouzou.